Extrait du journal

EXTÉRIEUR (Dépêches de nos correspondans particuliers.) Berlin, le 19 juillet. Depuis le départ de l'empereur pour Kiel, la vie politique est en quelque façon sus pendue à Berlin ; aussi s'est-on fort étonné des nouvelles à sensation données par cer tains journaux de Paris, relatives à de pré tendues propositions de.désarmement. Ren seignemens pris de nouveau, je crois pou voir vous affirmer, comme hier, qu'il n'y a rien de fondé dans tous ces bruits : le comte Herbert de Bismarck n'aura aucune mis sion à Paris et aucune proposition ne sera faite au gouvernement français. La paix de l'Europe n'est pas menacée par la vi site de Peterhof. La triple alliance conti nuera d'être en vigueur, et, au cas où un rapprochement s'opérerait entre la Russie et l'Allemagne, ce que l'on souhaite vivement ici, il paraît certain que le tzar n'entrera point comme quatrième allié dans la Ligue delà paix. Un aussi subit changement est absolu ment impossible, et personne ne s'y attend. Malgré le départ de l'empereur, les exerci ces des troupes continuent à Berlin comme de coutume; mais on prétend que les vieux généraux ne sont pas mécontens du voyage à Peterhof, qui les débarrasse pour quelques jours d'un contrôle assez pénible pour plu sieurs d'entre eux. Guillaume II est jeune et il passe volontiers dè longues heures à cheval; au contraire, dans son entourage, il compte en core, malgré les récens congés, beaucoup d'anciens serviteurs de son grand-père, qui, tout en ne désirant pas encore prendre leur retraite, seraient disposés à se reposer. Il est probable.que les récentes mesures ne sont pas les dernières, et que, comme au temps où le général de Manteuffel était chef du cabinet militaire, nous entrons dans une nouvelle période de rajeunissement de l'armée. Rome, le 19 juillet....