Extrait du journal

groupes avancés aggravent encore cette impression. L'épisode le plus caractéristique de la crise a été la dérobade du parti radical. Il a été soigneusement édul coré et diminué par les nouvelles officieuses et officielles. Le parti radical, auquel le pouvoir a été offert, ne l'a pas voulu. Il a discerné que son avènement provoquerait tout de suite des mouvements de Bourse et des mouvements de foule, que les échéances seraient impossibles, que le franc serait sérieusement menacé, que le désordre allait éclater. Cette faillite du parti radical, au moment où l'exercice du pouvoir était si grave, est significative : elle a été masquée. M. André Tardieu a raison et il va au fond des choses quand il dit que l'incapacité de l'Etat d'ajuster les dépenses aux recettes pose tout le problème des institutions. Il a raison quand il reprend la formule : « Poli tique d'abord ». Il a raison quand il discerne une cause morale, et prin cipalement une cause touchant và l'éducation nationale, à l'origine de nos maux. Il a raison, enfin, quand il déclare que refaire une tête à la France déréglée ne sera pas l'œuvré d'un jour. M. Laval, pour sa part, s'est attaché à l'œuvre partielle et urgente qui est l'équilibre du bud get. Tout le monde souhaite qu'il la mène à bien. Mais l'autre œuvre, celle dont parle M. Tardieu, est, elle aussi, indispensable. -...