Extrait du journal
cruelle, ne pouvait servir que pour un certain nombre d'années. Chaque fois, les ouvriers se sont flattés que les conditions où ils tentaient l'aventure leur seraient plus favorables ; ils avaient cru décou vrir le défaut de l'expérience de la veille, ils ont cherché à l'éviter dans une expé rience nouvelle et ils ont espéré y par venir : l'événement les a toujours déçus. Il paraît aujourd'hui prouvé que le mouvement qui vient de se produire n'a pas été absolument spontané, qu'il a été préparé de longue main et qu'il est facile d'en trouver l'origine au Congrès de Mar seille. On cite le nom d'un conseiller muni cipal de Roubaix qui aurait été l'agent principal de toute l'affaire ; seulement la grève a pris, presque dès le premier jour, un développement qu'il n'avait pas prévu. Des grèves devaient éclater à la fois sur plu sieurs points du territoire, mais il était convenu qu'elles se réduiraient à un petit nombre d'établissemens, et ces établisse mens avaient été désignés parmi ceux dont |le chiffre d'affaires était le plus con isidérable. Les ouvriers anglais choi : sissent d'ordinaire le moment de la plus grande prospérité pour se met : tre en grève et arçacher aux patrons des concessions inévitables, avantage que ceux-ci leur font payer cher lorsque le chiffre d'affaires vient à baisser. Le système est connu, et l'on sait en quoi celui qui est pratiqué chez nous en dif fère. Chez nous, l'ouvrier se contente plus facilement d'un salaire fixe, et par conséquent stable, à la condition qu'il suffise à ses besoins; en Angleterre, il aspire à une sorte de participation aux bénéfices mobiles du patron. C'est un premier essai du système anglais qu'on a voulu faire dans le Nord, mais un essai en petit, localisé, portant, nous le répétons, sur un nombre limité d'établissemens. Par malheur, l'esprit d'imitation a tout com promis ! Rien n'est contagieux comme les grèves. Le mouvement s'est répandu par tout avec une vitesse extrême, et ceux qui l'avaient provoqué se sont trouvés avpir la charge d'une vingtaine de mille homme» alors qu'ils n'avaient compté Les ressources bientôt manqué. Elles auraient manqué e encore Sans la contrebande qui, à Roubaix, a soutenu pendant quelques jours greve et nourri les grévistes. Une faite, il faut le remarquer, en France et en Belgique, a réuni d'abord une dizaine de mille francs ; ce n'était rien ! Mais la frontière était proche, et il suffisait de la passer pour ache ter à 20 c. le litre d'huile de pétrole qu'on revenait vendre en France où elle coûte 70 c. La douane était impuissante; les grévistes opéraient en masses profon des, et ils passaient devant les douaniers avec des cris et des Chants pleins de me naces. Un tel état de choses ne pouvait pas durer, et l'intervention de la force armée était nécessaire. L'infanterie s'est trouvée inefficace ; il a fallu de la cavalarie pour courir dans la campagne après les délin quans et les arrêter. M. le préfet du Nord a pris avec rapidité les mesures que le péril exigeait. Devant l'attitude et la force numérique des troupe 3, la contrebande est devenue impossible; la grève ne sau rait donc se prolonger beaucoup. Ce com bat à celui qui luttera le plus longtemps...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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