Extrait du journal

rer, avec nous, pour la gloire de Dieu. Cette modeste chapelle, elle vous était devenue chère, comme à nous-mêmes ; nous comptions y prier encore longtemps avec vous. Les murs en sont encore neufs, et les piliers en sont so lides; nous espérions que ces voûtes abrite raient longtemps les fils et les amis de saint François; et voilà qu'on nous met dehors,"et vous avec nous, et en même temps Dieu et son Christ, comme si, dans ce vaste Paris, Dieu te nait trop de place. » Je doute que les députés qui ont voté l'ex pulsion en masse de ces congréganistes aient compris tout ce que leur vote allait infliger de douleur et de déchirement à des Français qui, pour être vêtus de la soutane ou du froc,, n'en sont pas moins des êtres de chair et de sang, des êtres humains, capables, tout comme nous, de sentir et de souffrir. Ils n'ont pas daigné, ces orgueilleux législateurs, se représenter ces centaines d'hommes de tout âge, —et puis qu'on commence à les chasser, elles aussi, ces milliers de femmes, jetés soudainement à la porte de maisons que-,'dans leur naïve con fiance en nos lois, ils se croyaient en droit de regarder comme les leurs. Nous plaignons les indigents expulsés de leurs mansardes parce qu'ils ne peuvent payer leur terme ; nous nous "indignons contre la rapacité du propriétaire qui i prétend toucher ses loyers, et nous n'aurions aucune compassion pour ces hommes, pour , ces femmes, bannis de maisons qui leur apparr i tiennent, sans même avoir le droit d'emporter j i leurs meubles? Et cela, parce qu'ils avaient ; l'audace de vivre en commun et de porter un • habit dont la forme ou la couleur offusque nos ■ regards ! Mais, en ce siècle humanitaire, qui se ■ vante d'avoir des larmes pour toutes les souf , frafie.es humaines, les politiciens qui trouvent grotesque de défendre la liberté des moines L nous permettront-ils de nous apitoyer sur le i malheur des congréganistes ?...