Extrait du journal
» Venons au commerce de bols, autre richesse de notre département. » Le marchand de bois de Paris n'a presque rien vendu, son chantier est encore plein à l'époque où ordinairement il était presque vide; les bois ne se de mandent pas sur les ports du haut, ou bien ils ne se vendent, comme en 18à8-à9, que moitié du prix de l'année précédente. Quelle en sera la conséquence ? C'est que chaque propriétaire, à moins qu'il n'y soit forcé par la nécessite de ses affaires, restreindra ses coupes au tiers ou à moitié. » Bûcherons, vous aurez moins d'ouvrage, car il y a des factieux qui ont troublé l'ordre à Paris. » Charroyeurs, vous aurez moitié moins de bois à extraire des ventes et à conduire au port, parce qu'on a coupé moitié moins qu'à l'ordinaire. Par contre-coup, vous n'irez pas en foire acheter des bœufs pour faire plus d'ouvrage que vous n'en avez. » Flotteurs de Clamecy, vous ferez moitié moins de trains, parce qu'il descendra moins de bois des ports du haut, et parce que Paris troublé, consommant moins que Paris paisible, les marchands auront besoin d'un moindre approvisiouuement. » Maintenant allez au club, si vous voulez; allez écouter les charlatans politiques et les démagogues déclamer contre les riches qu'on s'efforce de ruiner, contre les fonctionnaires publics dont on sape l'auto rité, contre la société qu'on prétend refaire et qu'on parvient seulement à ébranler. Avec votre bon sens naturel, si vous voulez bien y joindre un peu de ré flexion, vous leur répondrez : « Prophètes de malheur, c'est vous et ceux dont vous êtes les correspondans et les organes, qui êtes cause de notre détresse ; ce sont les journées de mars et d'avril, l'attentat du 15 mai, la sédition de juin, la propagande infernale de vos écrits, l'agitation entretenue et sans cesse renouvelée, qui, en détruisant la sécurité, l'aisance et la consommation de Paris, ont diminué pour nous les causes du tra vail. Laissez-nous en paix, et ne nous donnez pas à croire que si l'on procurait à vos meneurs les places qu'ils convoitent, tout irait pour le uiieux. Taisez vous et laissez-nous travailler. » J » Ce que je viens de dire pour la Nièvre, chacun des autres départemens peut L'appliquer également à ses-productions et à ses travailleurs* la Normandie pour ses bestiaux; le Midi pour ses vins, ses eaux-de vie, ses huiles; le Nord pour ses lins et ses colzas; tous les pays de fabrique pour leurs débouchés. Par tout cette question rappelle la fable des membres qui refusaient de travailler pour l'estomac. Oui, Paris di gère tout, absorbe tout; mais en achetant et en payant tout ce qu'il reçoit et tout ce qu'il consomme, c'est-à -dire en enrichissant les départemens qui lui apportent et lpi vendent les produits de leur sol et de leur tra vail. »...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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