Extrait du journal

La déclaration que M. Pouyer-Quertier a faite hier au Sénat, au nom de la com mission des finances, mérite une approba tion complète, et nous ne demandons rien autre chose à la Chambre haute que de s'inspirer des sentimens et du langage de sa commission. Nous lui demandons de faire tout ce qui est possible pour,que ses délibérations soient terminées avant l'ouverture de l'exercice prochain, et, si elle le veut bien sincèrement, elle le pourra. Il ne s'agit pas, pour le Sénat, de proclamer ses droits que personne ne conteste dans son sein, ni dans le gouvernement ; il s'agit de savoir de quelle façon il en usera. Ce n'est pas une question de principes, c'est une simple question de pratique et de con duite. Le meilleur moyen de faire non seulement reconnaître, mais accepter son droit, est d'en user modérément. A côté du droit du Sénat et presque à la même hauteur, nous permettra-t-on de placer l'intérêt du pays? Ne serait-ce point de la part du Sénat une mauvaise manière d'exercer ses pouvoirs que de retarder sans une nécessité impérieuse le vote du budget et de nous obliger'de re courir aux douzièmes provisoires ? Ne se rait-ce pas alors le cas d'appliquer la vieille maxime des jurisconsultes : Summum jus, summa injuriai Nous savons bien que la presse radicale conteste les droits de la Chambré haute, et, comme un excès en provoque un autre, la presse de droite excite le Sénat à sacrifier toute autre con sidération et à répondre à ces attaques par une longue et lente discussion, suivie d'un grand nombre d'amendemens. Le budget attendra, le pays attendra, mais le Sénat ne sera point amoindri ! Ce sont, dans...