Extrait du journal

vivant le reste du temps en mer. L'alose commune est un exemple bien connu. Elle nous est familière comme poisson d'eau douce, et nous la capturons au moment où elle remonte les rivières pour pondre. Mais la plus grande partie de son existence se . passe en mer, où les pêcheurs la ren contrent parfois. L'esturgeon fait de même : au temps où il existait encore en France, où il était môme abondant, on le voyait remonter les fleuves pour se multiplier. Mais aussitôt après, iî regagnait la mer ; les alevins aussi, et les jeunes ne se montrent de nou veau dans les eaux douces qu'après plu sieurs années consacrées à la croissance en mer : pas bien loin des côtes, ce qui per met aux chalutiers de les prendre à l'occa sion, d'âges divers. La lamproie est un autre exemple. Au printemps, elle quitte la mer et remonte les rivières pour la multiplication. Enfin, il y a le saumon. C'est un des poissons que l'on a le plus observés et étu diés, et, malgré cela, certains faits de sa biologie, et non des moins importants, ne nous sont connus que depuis peu. C'est surtout dans les eaux douces qu'on le cap ture, et pourtant c'est en mer que se dé roule la plus grande partie de son exis tence. Celle-ci commencedans les eaux douces, où l'adulte est venu pondre. L'éclosion de l'œuf a lieu vers la fin de l'hiver, et le jeune reste en rivière pendant un an au moins, souvent deux. L'alevin devient ta con, poisson de 12 ou 15 centimètres de longueur et de 40 grammes de poids, ayant revêtu ce qu'on nomme la livrée de...