Extrait du journal

La première se composera de dépenses qui sont, en réalité des avances rembour sables en totalité ou en'partie, notam ment des prêts faits à nos alliés ; pour celles-là, il n'est guère possible de de mander au Parlement des votes périodi ques, annuels ou trimestriels ; elles feront l'objet de comptes spéciaux pour lesquels les Chambres seront appelées à accorder des crédits lorsque la nécessité s'en fera sentir. D'autres dépenses, les plus grosses de beaucoup, peuvent être prévues, mais leur nature même empêche que ces prér visions puissent être formulées une année d'avance, ce sont les dépenses résultant de la guerre, soit directement quand elles s'appliquent à l'armée et à- la ma rine, soit indirectement quand elles ont pour objet de parer à des besoins tels que ceux du ravitaillement ou des allocations ; pour elles, on continuera, comme on le fait depuis deux ans et demi, comme on le fait en ce moment même, à découper l'année en tranches de trois mois et à se procurer par des emprunts les ressources indispensables. Enfin, pour «ne troisième catégorie de crédits, celle qui correspond aux services civils y com pris celui de la dette publique, on essayera, dans la mesure du possible, de chiffrer les besoins de l'année entière et d'y pourvoir par des recettes normales. Ce ne sera qu'un morceau de budget, morceau rela tivement petit, puisqu'il ne comporte qu'une prévision de 7 milliards 800 mil lions pour.les douze mois de 1918 alors que, pour les. trois premiers mois de la même année,des dépenses militaires présumées dé'pisspnt. 9 milliards.- Mais ce sera encore un gros budget si on le considère sous un autre point de vue, puisque le budget total de dépenses de 1914, voté par la Chambre à la veille de la guerre, ne s'élevait qu'à 5 milliards 200 millions. D'où viendront ces 7 milliards 800 mil lions? M. le ministre des finances estime que, jusqu'à concurrence de 6 milliards et demi environ, on les trouvera dans le pro duit des impôts actuels, qui tend à se re lever de jour en jour. Mais il ajoute, et il a cent fois raison d'ajouter, que la diffé rence ne peut et ne doit, sous aucun pré texte, être demandée à l'emprunt, quelle qu'en soit la forme. Le commencement de retour à des finances régulières ne serait qu'une duperie, si, après avoir mis à part une fraction des dépenses publiques pour en former un budget proprement dit, on faisait appel au crédit pour le couvrir. Il s'agissait donc de trouver un milliard trois cents millions de recettes fiscales nouvelles....