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Journal des débats politiques et littéraires, 21 octobre 1835

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Journal des débats politiques et littéraires
21 octobre 1835


Extrait du journal

nous rassure encore contre ces flatteries, c'est que l'armée en con naît le vide et le danger; c'est qu'elle sait pasfaitement de quel côté est son véritable intérêt, quels sont ses vrais amis, ses protecteurs naturels, les défenseurs de ses droits, de sa con sidération, de son bien-être. Est-ce que l'Opposition oserait prétendre qu'elle a mieux compris les intérêts de l'armée, plus vivement défendu ses droits,. qu'elle s'est montrée plus jalouse de sou honneur, plus dévouée à son bien-être que n'a fait le gouvernement de juillet depiiis cinq ans ? Mais l'armée a vu l'Opposition à l'œuvre ; elle l'a vue essayant de réduire les cadres , de mutiler les états-majors, d'arrêter l'avancement; elle l'a vue menaçant les pensions et les retraites; elle l'a en tendue prodiguer l'éloge ou la commisération aux partis qui descendaient armés dans la rue, et condamner les mesures de vi gueur qui les réprimaient, donner tort aux chefs militaires qui armaient mieux abattre des murailles que sacrifier des soldats ! Voilà sous quelles couleurs l'Opposition se montre à l'armée de puis cinq ans ! "lit quand c'est le gouvernement qui, en dépit de tant d'efforts contraires, est parvenu à réunir sous le drapeau, dans un si admi rable ensemble, cette noble élitè de la patrie, quand c'est lui qui a constamment préservé ses privilèges constitutionnels, fait res pecter ses droits acquis, défendu son honneur à la tribune, quand c'est le gouvernement qui est depuis cinq ans sur la brèche, avec la garde nationale, avec l'armée, dans celte infatigable commu nauté de périls dont le souvenir ne s'efface pas, on vient nous dire que l'armée a passé à l'Opposition ! qu'elle a quitté son camp, son drapeau ! qu'elle a renié les principes qui l'ont fait vaincre, et désavoué les hommes qui ont le mieux compris, le mieux dé fendu ses intérêts ! Mais non, cela n'est pas possible !Un tel chan gement, disons mieux, une telle désertion ne s'opère pas au gré des passions qui ne la désirent que pour l'exploiter. Il faut de graves motifs àla désaffection, d'une armée, à sa défiance, à tous les sentimens haineux, à toutes les rancunes subversives qu'on essaie de lui inspirer aujourd'hui,4- Elle résiste jusqu'au bout, sous les plus mauvais gouverneraens ; uue sorte d'instinct insur montable la tient attachée au pouvoir qui représente l'ordre. Mais quelle n'est pas la puissance de cet attachement, quand le pou voir est à la fois pour l'armée le plus ferme défenseur de l'ordre et le plus fidèle gardien de la liberté," quand il a su mettre entre lui et la licence le mur d'airain des lois, entre lui et le despotisme, l'infranchissable obstacle de la constitution du pays ! Non, l'Opposition ne croit pas sincèrement au succès de sa pro pagande dans les rangs de notre armée. Nous voyons bien toute la peine qu'elle sfe donne pour y faire pénétrer ses doctrines, ses répugnances, ses passions ; mais nous la mettons au défi d'entamer jamais cette grande union du gouvernement et de l'armée. L'armée est libérale, lesbaïounettes sont intelligentes; nous le savons bien. Aussi penserions-nous faire injure à nos soldats que de mettre en doute leur dévouement à la Charte ; ils lut doivent d'être à peu près la seule armée de l'Europe qui ne soit pas une force brutale et aveugle qu'un gouvernement puisse exploiter au gré de ses ca prices et de son ambition. L'armée française, nous l'avons vu en 1830, n'a pas voulu servir de gendarmerie au ministère Polignae ; et désormais aucun général, aucun roi, l'eût-il ramenée de Ma rengo, eût-il passé par le champ de vietoire d'Austerlitz, ne pourra plus s'élever sur le pavois des soldats français, au dessus des libertés et des lois. Nous avons cette confiance, mais nous sa vons aussi quels sont les devoirs d'une armée constitutionnelle : la...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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