Extrait du journal

On lit dans l'Echo de Valenciennes du 20 octobre : r« Assurément, s'il est des lieux où l'on ressent .plus vive ment l'amour de la patrie et l'orgueil national, c'est au sein des places fortes, dont les babitans sont nourris et élevés au milieu des appareils de guerre et entourés de portions de l'élite de l'armée. La ville de Valenciennes est dans celte situation; ses citoyens ont montré en 1795, en 1814 et 1815 , tout ce qu'ils savaient faire de sacrifices à la patrie. Ils n'auront pas besoin, au Jour du danger réel, de surexcitation politique pour faire leur devoir et défendre leurs foyers et leurs familles. Aussi la portion saine des ha bitans ne s'est-elle nullement rendue complice des cris et des demandes de Marseillaise qu'on a fait entendre , pour la seconde fois, dimanche dernier, à notre salle de spectacle. A la suite de l'attentat commis contre le Roi, les chanteurs de Marseillaise de Paris avaient eu la pudeur de se taire, ceux de Valenciennes n'ont pas compris qu'ils devaient faire de même, aussi en ont-ils été: pour leurs frais de cir culaire et d'impression. Quelques cris honteux et sans écho ont eu lieu sous l'obscurité des loges ; le vrai public est resté froid et calme. » Nous devons un mot d'explication à nos concitoyens sur | les expressions de frais de circulaire et d'impression dont nous nous sommes servis : il faut qu'on sache bien comment les choses se passeqtjjMipous . et ce que v.alenUes filages des., journauxl radicaux donnés à l'enthousiasme valenciennonr. Cet enthousiasme a été élaboré à l'avance dans une officine où l'on avait reçu le mot d'ordre des frères et amis : nous avons eu sous les yeux la circulaire adressée à l'un des ro mains choisis pour appuyer la manifestation patriotique ; elle contenait la Marseillaise imprimée ; on disait au destina taire qu'on comptait sur lui pour appuyer la demande du chant ; on l'invitait à ne pas manquer au spectacle de di manche, pour lequel sans doute un billet d'entrée lui était remis; on l'invitait surtout à être bien attentif aux signaux qui devaient partir de dessous les loges, etc., etc. Voilà comment on cherche à exploiter la situation politique de la France. » ;...