Extrait du journal
Il voit bien aussi qu'on parle toujours de sa misère, mais que toutes les grèves, agitations ou révoltes, n'ont jamais pour résul tât d'y porter un adoucissement, et que même, par un phénomène à ses yeux inexplicable, la ruine des pa trons entraîne invariablement le chô mage des ouvriers par la fermeture des ateliers ou des magasins. S'il con naissait le « Qatéchisme » de Bakou nine, ce mystère s'éclair cirait pour lui. A défaut du texte même, il en trouverait un résumé excellent dans le c Staline » (Pion), que vient de publier M. Souvarine, nullement sus pect de fascisme, modérantisme et capitalisme. Il y verrait que*la misère du peuple, est la condition essentielle de toute révolution, qu'il n'y a pas à faire de sentiment en cette matière non plus qu'en aucune autre, et il comprendrait bien des choses qui lui échappent, entre autres la raison pour laquelle ce catéchisme révolu tionnaire est à l'usage exclusif des prophètes patentés. ,11 ne faut pas être injuste, ni même sévère, pour les simples fidèles. Ils ont bien du mérite à ne pas perdre com plètement la tête dans l'atmosphère délirante où ils sont confinés. Pas un objet n'y apparaît sous son vrai jour. On leur raconte que les riches 'ne paient pour ainsi dire pas d'impôts et que le poids du budget retombe sur ceux qui n'ont rien. On leur repré sente le rentier de l'Etat vivant aux crochets du contribuable non rentier, sans risques ni retenues. Il va sans dire qu'on ne rappelle pas que la dévaluation du franc à vingt centi mes a enlevé à ce rentier privilégié les quatre cinquièmes de son capital. On oublie aussi que la conversion précipitée des emprunts de guerre en 4 1/2 % a prélevé au minimum 10 % du revenu, et encore 10 % du capital, puisque le pair de 100 fr. n'a jamais pu être atteint et que la valeur moyenne du titre est à peine de 90 francs. En y ajoutant les nouveaux 10 % prélevés sur le revenu par les décrets-lois, on voit en quoi consiste l'immunité du. capitaliste. Faut-il ajouter que l'impôt global sur le revenu, où figure la rente comme le reste, couronne l'édifice ? Les ren tiers sont vraiment insatiables. Il n'y en a que pour eux. Il en va de même pour toute la littérature financière et économique dont se nourrissent les pauvres gens qui auraient besoin, pour améliorer leur condition, d'être fout d'abord renseignés sur ce qu'elle est. Le cli ché courant, vous le connaissez : « On affame le prolétaire ». Il défend à peine « son pain », car il est sous entendu que la viande, le vin, le café, le tabac, et autres satisfactions de la vie ne sont accessibles qu'aux « ri ches ». Le gouvernement bourgeois n'a qu'une préoccupation : faire monter le prix de la vie pour réduire le prolétaire à mourir de faim, ce qui l'oblige à accepter des salaires de famine. Car il est entendu, et nous allions commettre la faute de...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - paul bruzon
- eden
- a. albert-petit
- michel chiha
- starace
- mussolini
- gutenberg
- montagna
- bruno mussolini
- hector klat
- france
- palestine
- londres
- russie
- rome
- genève
- berne
- angleterre
- lucerne
- bâle
- daily express
- daily mail
- congrès sioniste
- ambassade de france