Extrait du journal

Nousrépétons qu'il ne faut pas prendre au sérieux cette petite conjuration ; elle éclatera comme une bulle de savon, sans même arriver jusqu'au Parle ment. Comme on sait bien qu'insulter le prince Albert ce serait offenser la reine elle-même, aucun homme politique de quelque importance ne voudra se brouiller avec la Couronne, qui en définitive nomme les ministres. La coalition avait cru pou voir compter sur le concours d'un membre de la Chambre bien connu par son caractère agressif, M. Roebuck; mais M. Roebuck s'est empressé de donner un démenti formel aux espérances dont il était l'objet. D'ailleurs la campagne ouverte contre le prince Albert a avorté précisément parce qu'on a voulu la pousser trop loin. Ainsi que nous le disions, les Anglais se gardent bien d'être ab solus dans la pratique de leurs maximes. Sans aucun doute , ils ne permettraient point au mari de leur reine d'intervenir dans le gouverne ment d'une manière inconstitutionnelle ; mais ils ont trop de bon sens aussi pour lui in terdire toute participation dans les affaires et le réduire à un rôle que nous n'entreprendrons point de qualifier. Que le prince Albert assiste aux conseils des ministres et aux audiences que donne la reine, qu'il soit tenu au courant de toutes les affaires importantes de l'Etat, il n'y a là rien que de très naturel, et ce serait le contraire qui serait absurde. Non seulement il est le mari de la reine, mais il est, par acte du Parlement, régent désigné du royaume en cas de minorité. Vouloir lui contester le droit de connaître les affaires de 1 Etat serait une puérilité, car il faudrait en même temps avoir le pouvoir d'empêcher la reine de les lui apprendre. Le Parlement se rassemblera dans line huitaine de jours, et avant même ce temps-là il ne sera déjà plus question de la fameuse trahison du prince Albert. JOBN LEMOIKNB. I...