Extrait du journal

M. Paul de Cassagnac, répondant aux ob servations que nous avait suggérées sou ré cent article sur l'élection de l'Ardèche, dé clare qu'en cette circonstance il n'a parlé que pour lui seul. Ni l'Union des Droites de la Chambre ni la Ligue de la consul tation nationale n'ont rien à voir en cette affaire. Nous ne demandons pas mieux que de croire que la politique de ces deux groupes importans est toute différente de celle de M. de Cassagnac. Mais jusqu'à présent cela n'e9t point prouvé. Les apparences sont même tout à fait contraires à cette supposition. Pour quoi l'Union des Droites et la Ligue de la consultation nationale ne prendraient-elles pas la peine d'éclairer l'opinion sur une question si importante? Nous enregistre rions avec plaisir leurs déclarations. M. de Cassagnac, toujours en son nom personnel, ajoute quelques explications à celles qu'il a déjà données pour jus tifier son adhésion à la candidature du général Boulanger. Chemin faisant, il adresse ses invectives accoutumées au cou pable Centre gauche, aux libéraux, aux républicains modérés, qui de tout temps orit causé tous les maux dont la France a souffert. Nous pourrions répondre en dres sant le bilan du despotisme. Mais c'est un vieux procès, cent fois plaidé, et sur lequel il serait inutile et fastidieux de revenir. Ce qui est peut-être intéressant de noter, c'est la raison décisive qui, selon M. de Cassagnac, déterminera les conservateurs à voter pour M. le général Boulanger. Elle se résume en ceci : après ce que nous avons, il ne peut rien arriver de pire. La France ne saurait subir plus de malheurs, de désastres et de hontes que ceux qui lui sont actuellement infligés. L'histoire n'offre rien de comparable à de telles monstruosités, l'imagination ne peut rien concevoir au delà. Donc, en mettant toutes choses sens dessus dessous, et en se précipitant tête baissée dans l'in connu, les conservateurs n'ont rien à per dre. Ont-ils quelque chose à y gagner? Quoi, et comment? On ne le leur dit pas. On ne leuroffre pas une solution. C'est une politique de désespérés qu'on leur conseille de suivre. Et l'on appelle cette politique une politique conservatrice, probablement par antiphrase. Les vrais conservateurs verront si elle est de leur goût....