Extrait du journal

suppositiôns absurdes. Des journaux de l'Opposition annoncent ce matin, avec la plus grande assurance, le démembrement du ministère; et quelques uns, encore mieux informés, vont jusqu'à désigner ceux de ses membres qui se chargeraient de cette dislocation par leur retraite immédiate. C'est sans doute parce que l'Opposition aura reconnu l'im puissance de ses propres efforls pour renverser le ministère, qu'elle se résigne à lui laisser la tâche de se dissoudre lui-même; mais nous croyons que de ce côté encore ses espérances seront trompées. Nous croyons pouvoir affirmer que le cabinet n'a jamais été plus uni, que toutes les mesures prises par lui, en y comprenant les plus récentes, l'ont été avec un parfait accord, et qu'en ce qui con cerne en particulier M. le maréchal président du conseil, tous les motifs attribués au désir qu'il au rait manifesté de prendre sa retraite sont de pare invention. Si M. le maréchal Soult n'avait consulté que ses propres inclinations, et le besoin du repos que ses longs et travaux lui donnent le droit*de réclamer, il y a quelque temps déjà que ses collè gues eussent été privés de son concours. Il y a déjà plusieurs mois que M. le président du conseil avait exprimé le vœu de se décharger d'un fardeau qu'il croyait devenu trop lourd pour ses forces. Les instances du Roi, celles de ses collègues ont jusqu'à présent déterminé l'illustre maréchal à différer l'accomplissement de cette résolution, j Il est possible que dans ces derniers temps, M. le président du conseil ait manifesté de nouveau son désir d'une manière plus vive; mais dans tous les cas, le Roi et le cabinet connaissent trop le prix des conseils ' de sa vieille et profonde expérience, et l'utilité dont ses services peuvent encore être au pays, pour ne pas chercher tous les moyens de le conserver à la tête des affaires. M. le maréchal Soult, dans sa longue et glteiguse carrière, a trop largement payé sa dette à son pays pour qu'on puisse lui refuser le repos né cessaire à son âge et à sa santé; mais nous es pérons qu'il sera possible de concilier ses légitimes demandes avec les vœux du Roi et ceux de ses collègues, et que tout en déposant une partie des fonctions qui pèsent le plus directement sur lui, l'illùhçe maréchal gardera dans le conseil la place cminente qu'il y occupe si légitimement depuis la formation du cabinet actuel. Ce n'est pas dans un moment où les conseils de son expérience peuvent être d'une plus grande utilité que jamais, que M. le maréchal Soult vou dra en priver son pays, et nous avons tout lieu dé croire qu'il continuera de prêter au cabinet du 29 octobre, non seulement la autorité de son nom, mais encore le concours le plus puis sant....