Extrait du journal

A n h. 10, hier matin, une dépêche de New-York annonçait que toutes les commu nications télégraphiques avec les bureaux de La Havane étaient coupées à la suite d'un cyclone qui s'était abattu sur cette dernière ville. Le dernier message de La Havane parvenu avant l'interruption des communications di sait que les affaires étaient virtuellement sus pendues en raison de l'ouragan, que des pluies diluviennes tombaient et que les rues étaient infranchissables. En outre, les lignes télépho nies dans une partie de la ville inondée et le service d'éclairage ne fonctionnait plus. D'après d'autres informations, le cyclone a causé des dégâts dont il est impossible à l'heure actuelle d'estimer l'importance. Le vent soufflait à une vitesse de 200 kilomètres à l'heure. Les rues du quartier des affaires de La Havane sont remplies de: débris de toutes sortes; presque toutes les petites'em barcations du port ont été endommagées ou coulées. Trois petites goélettes, un vaisseau école et un petit navire de guerre cubains ont sombré. Un vapeur norvégien a été arra ché de ses amarres, projeté de l'autre côté du port, puis rejeté vers sa première posi tion. Les fonctionnaires cubains croient que l'ou ragan a ruiné les récoltes dans trois dés provinces cubaines. Jusqu'à présent, on n'a retrouvé, à La Ha vane, que quatre cadavres dans les débris des maisons, mais on craint qu'il n'y ait d'autres victimes dans une partie de la ville, inondée jusqu'à une hauteur de deux pieds et demi par suite des vagues formidables qui conti nuent à déferler sur la ville en passant par dessus les quais. S La Floride menacée Des avertissements ont été de nouveau re çus hier dans la Floride méridionale, d'après lesquels un ouragan d'une extrême violence s'approche. Le bureau météorologique an nonce que des vents de Nord-Ouest qui atteindront la force d'une tornade souffleront à la fin de l'après-midi sur la Floride méri dionale. ' _ _ _ ' ' l 4 D'autre part, des télégramme de Miami annoncent que le chef de la police prend déjà des précautions en prévision de l'ouragan. Il a ordonné à tous les agents de police de pren dre leur service et il a fait établir des postes de secours sur divers points. Les chefs de famillle qui étaient en prison ont été libérés pour qu'ils puissent protéger leurs familles au cas où l'ouragan atteindrait la région. Les détenus ainsi libérés ont donné leur parole d'honneur de réintégrer la prison dès que tout danger de tornade aurait disparu. Un peu avant midi, une pluie battante est tombée sur la baie et sur la ville....