Extrait du journal

Voilà bien de la forfanterie et qui, en définitive, coûte assez cher : deux unités de 500 à 600 tonnes complètement détruites, une autre fort compromise ; 40 ou 50 0/0 de pertes, par conséquent. C'est vraiment beaucoup. Mais si ce bilan accommode nos adversaires, c'est affaire à eux. Oserai je, cela dit, observer qu'il serait désirable, au moment où l'on remarque dans le moral de la nation allemande une dépression assez marquée, ne pas laisser à ses chefs l'occasion de redonner aux peu ples un peu de confiance si peu que ce soit! dans les moyens qu'ils emploient pour réduire à merci « l'odieuse Angle terre » ? Est-il donc impossible de venir à bout de Zeebrugge ? Je ne le pense pas. Personne ne le pense sérieusement. Gardons la con viction que le moment est proche où les alliés de l'Ouest en finiront une bonne fois avec-les préoccupations que donne cette place maritime pour la pleine sécurité du Pas de Calais. Un mot, pour finir, de celte belle géné rosité anglaise qui éclate dans les termes si nobles du dernier paragraphe du com muniqué de l'Amirauté : « Nous avons eu la chance de pouvoir sauver la vie à dix officiers allemands et quatre-vingt-quinze hommes des navires coulés. » A la bonne heure ! voilà qui repose. Il y a donc toujours de braves gens et, qu'on me pardonne de le dire, toujours de braves cœurs de marins ! AMIRAL DEGOUY....