Extrait du journal
La Chambre des Communes vient de voter le bill re latif au minimum de salaire pour les mineurs, par 348 vois contre 225; M. Lloyd George Ta emporté sur la fraction à tendances conservatrices du ministère que présider?,!. Asquith. CelUi-ci n'a pas répondu aux arguments pressants de M". Balfour, qui a montré, avec une grande clarté, les dangers d'une telle loi. C'est une voie, en effet, fort dangereuse qu'a prise là le ministère dit libéral, une voie de réglementation des salaires au bout de laquelle se trouve la révolu tion sociale. Le gouvernement anglais a compris un moment la gravité d'une telle politique ; l'on a pu croire qu'il sortirait de ses hésitations une décision ferme de ne point porter, à ce point, une atteinte à la liberté du travail et à la libre fixation des salaires. A toutes les bonnes raisons invoquées contre le bill par M. Balfourj M. Asquith n'a su que répondre par cette question : « Apportez-vous une solution immédiate à la crise actuelle de l'industrie houillère? t> C'est une façon très spécieuse et détournée do traiter tin aussi dangereux problème. Car, ri les Unions de mineurs se montrent si. exigeantes et: imposent leur volonté au gouvernement avec tant de hauteur, la faute en est, certainement, à la faiblesse do celui-ci, à ses tergiversations depuis l'ouverture de la crise. D'ailleurs,, ta solution que . prétend ap porter M. Asquith, sous la pression des Associations de mineurs, est-elle aussi.« pratique » qu'il le pré tend? Le principe voté, il va falloir passer aux dispo sitions de détail de la loi et c'est là où les difficultés. vont surgir. La première sera la fixation d'un rapport entre le salaire minimum et la durée de la journée de travail ou le rendement journalier des ouvriers. Il faudra ensuite établir des séries de minima de sa laires, suivant les bassins, les; exploitations, et les catégories d'ouvriers. Nous entendons bien que les Unions ou Fédérations de mineurs ont prévu tout cela et qu'elles ont présenté un programme de mesures qu'elles comptent imposer au gouvernement. Il n'en est pas moins vrai que les conditions qu'elles appor tent, très avantageuses pour leurs membres, ne sau raient être acceptées par la Chambre des Communes, où paraît-il, on s'apprête à discuter ferme sur les dé tails du billot sur les nombreux amendements dont il doit être l'objet. Nous verrons bientôt ce qui va résulter de ce débat. Quoi qu'il advienne, cependant, le vote du principe qui consacre la fixation légale d'un minimum de salaire est un événement très grave dans l'histoire économique de l'Angleterre. Le -prtfléipo, une fols admis-cn-t'lM pour l'industrie; iMr nlère, ae tarderapaèà^Mrôinvoqué par les ouvriers de toutes les autres industries. C'est l'inconnu, de main, pour l'avenir industriel et commercial dé l'An gleterre. Les conséquences funestes d'une telle poli tique sont incalculables, et pour le pays lui-môme où l'on vient de l'inaugurer et pour l'es, autres pays où l'on, s'appuiera sur l'exemple de la Grande-Bretagne pour commettre pareille faute....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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