Extrait du journal

ne s’oppose à ce. que la justice le mette en demeure d’attester devant elle la fidélité de son récit. Aussi, nous garderons-nous bien de critiquer les arrêts rendus par la Cour contre les témoins récalcitrans. Mais ce que nous ne saurions approuver, c’est la conduite des juges d’instruction et du parquet. En citant comme témoin le journaliste qui a assisté à une réunion, ils le mettent dans une situation fort difficile, qu’il vaudrait beaucoup mieux lui épargner. L’au torité a le droit de se faire représenter par ses propres agens à toute réunion publique ; que ces agens prennent des notes et rédigent des rapports qui serviront de preuves en cas de poursuite, rien de plus légitime; c’est ce qui se passe en Irlande, par exemple, où un employé de la police, très ouvertement, sténographie les discours prononcés dans les meetings. Mais, si l’on exige des journalistes cette sorte de services, on les réduira à l’im possibilité d’exercer leur profession : ils seront chassés dés réunions, ou, s’ils y entrent, ce sera pour être maltraités. Nous comprenons très bien les raisons qui ont em pêché les trois reporters de déposer jeudi de vant la Coi* d’assises, et nous regrettons qu’on les. ait mis dans la désagréable alternative où ils ÊQ sont vus placés....