Extrait du journal

avec nous, voilà, on nous permettra de le dire, qui dépasse la mesure. Car enfin, ou les produits français sont suffisamment prohibés par la surélévation du tarif géné ral suisse pour qu'aucune concurrence ne soit à craindre, et alors il est inutile d'im poser par surplus l'agent chargé de placer ces produits ; ou le département fédéral des affaires étrangères cherche de parti pris à gêner notre commerce. Dans le premier cas, la nouvelle mesure est inutile ; dans le second, elle est injuste ; elle est arbitraire et vexatoire dans l'un et dans l'autre. Encore une fois, nous tenons à assurer nos voisins que nous ne nourrissons à leur endroit aucun sentiment hostile. Trop de liens nous rattachent à eux pour que toute altération dans nos rapports ne retentisse douloureusement en deçà du Jura, comme au delà. L'heure actuelle est mauvaise ; mais il est dans l'essence des heures de passer, et dans celle des Assemblées parle mentaires de se succéder sans se ressem bler. Il n'est point sûr que la Chambre ac tuelle transmette par héritage ses théories protectionnistes à celle qui la suivra. Ce qui a été défait peut donc se refaire ; mais il faut avoir la patience d'attendre, et ne pas rendre irréparable ce que nous ne devons encore considérer que comme un accident. Dans un article, il y a quelques semaines, la Berner Zeitung préconisait la guerre commerciale à outrance contre nous, et in vitait le public à refuser systématiquement tout produit français. D'autre part, la So ciété industrielle de Zurich engageait ses adhérents à ne se livrer à aucune manifes tation hostile, estimant qu'il fallait dé ployer, en ces moments délicats, un tact et une patience infinis. De quel côté est la sagesse? Nous avons trop de confiance dans le bon sens de nos amis suisses pour douter un seul instant de leur réponse....