Extrait du journal

Les finances de la Ville de Paris ressem blent à celles de l'Etat. Les dépenses dépas sent constamment les ressources et l'Assem blée muiiiçipale. se trouve toujours obligée de rechercher de nouvelles taxes. C'est un jeu déplorable et " d'alitant plus redoutable que les accroissements de dépenses 11e cons tituent pas des dépenses productives. Les deux dernières séances du Conseil ont été, à ce point de vue, très caractéristiques. Nous en avons rendu compte, hier, en dé tail, On a pu voir que les fonctionnaires ont reçu une avancé de 400 francs à valoir sur les augmentations qui seront accordées aux travailleurs municipaux et qui seront fonction de celles que le Parlement décidera pour les fonctionnaires de l'Etat. C'est donc l'amorce d'une dépense dont le montant est inconnu et une grave menace pour le budget parisien. Les fonctionnaires qui se rattachent au groupement unitaire 11'out pas manqué de suivre le débat, de surveiller les conseil lers et de manifester leur mécontentement. Ulnternationale a été entonnée dans les tri bunes publiques. Voilà où on en est arrivé. Les fonctionnaires unitaires constituent d'ailleurs, un groupement dont les appétits ne seront jamais satisfaits; car ce ne sont pas seulement leurs besoins qu'ils ont en vue mais le bouleversement général.' Pour faire face à ces dépenses nouvelles, il a fallu créer des ressources nouvelles. Après des discussions assez longues, le Con seil municipal a décidé 33 % d'augmentation sur les prix actuels de l'électricité et une majoration générale des droits d'octroi " dont voici quelques exemples : viande (autre que celle de cheval), 0 fr. 20 par kilo; abats, o fr. 05 et o fr. 10, suivant la catégorie; œufs, 0 fr. 05 par douzaine; beurre, 0 fr: 05 par 1/2 kilo; charbon, 10 fr. la tonne. Si on ajoute ces surtaxes à celles déjà votées en juin et dans la première quinzaine de juillet, on arrive à un ensemble imposant de recettes nouvelles; 011 sait, en effet, que des augmentations sont décidées pour le gaz, le Métropolitain, les autobus. Quand on voit les finances d'une grande ville comme Paris se modeler sur celles de l'Etat, et quand on songe que ce sont les mêmes contribuables qui sont chargés de fournir les ressources nécessaires aux unes et aux* autres, on a l'impression de la course...