Extrait du journal

Derrière le rideau des pins qu'un léger souffle agite, l'aube méridionale a teinté l'horizon de vert pâle et de safran. Les martinets occupent déjà J'espace de leurs cris, flux sonore qui croît et diminue tour à tour. Le soleil, au penchant du coteau, apparaît. Drapé de pourpre et 'beau comme un roi mage, il monte au milieu d'une es corte de .brumes miroitantes. Bientôt, seul, il rayonne, et de la limite où paraissent là-bas, s'unir le ciel et la terre, accourt, pour ,saluer son ascension, un souffle puis sant qui courbe, en un geste d'adoration, les feuillages. Puis le calme renaît ; les oliviers sont à présent tout pailletés de nacre, et aux aiguilles des pins brillent des flammèches dorées. Enveloppés d'une fauve lumière, les mas s'éveillent ; une fille de ferme, penchée sur le puits noir, re monte le seau de bois dont déborde,. à chaque heurt, l'eau limpide. C'est alors que dans l'atmosphère em buée de clarté, des rameaux immobiles et, poussiéreux, une vibration rauque surgit, se mêle aux bruits multiples de la vie, les accompagne, les soutient, les domine, paraît la respiration même du sol, Je...