Extrait du journal

Bruxelles . 21 septembre, On lit dans le Politique de Liège : « Des deux forteresses qui menacent notre ville, l'une vient de tomber entre nos mains. Dès hier soir, une centaine de citoyens, in dignés du meurtre du jeune Wibrin et regardant le coup parti de la -citadelle comme un signal d'hostilités , se sont portés vers le fort de la Chartreuse, pour s'en emparer: mais ils ne s étaient pas munis d'é chelles; ils n'avaient que des fusils et ils ont dû remettre leur attaque. Mais ce matin, les nouvelles venues de Bruxelles et de Maestricht, ayant porté l'irritation au dernier point, il est devenu impossible de contenir la compagnie des artilleurs citoyens qui se trouve a la caserne des Ecoliers. A dix heures, munie d'échelles et suivie d'une foule considérable, elle monta à la Chartreuse. Arrivée" au pied des murs, elle somma la compagnie chargée de la garde de ce fort, de se rendre. Sur le refus d'ouvrir les portes, les échelles furent dressées et en un instant nos artilleurs furent sur les murs et maîtres delà Chartreuse. Les vingt ou trente hommes de milice qui gardaient ce fort important s'enfuirent sans opposer de résistance. Le drapeau aux couleurs lié geoises y fut arboré sur-le-champ, et c'est le frère du malheureux Wibrin , tue hier par un soldat de la citadelle, qui l'a planté. » La Chartreuse renferme un matériel considérable. » Les militaires qui se trouvaient à la Chartreuse viennent d'être amenés à l'état-major de la garde urbaine. Ils étaient escortés par des gardes, M. Dandelin, commandant de notre artillerie, les avait pris sous sa protection, et par ses exhortations et sa popularité , il a empêché que ces soldats, en traversant une partie de la ville', ne fussent insultés ou même menacés par la population exaspérée. » On lit dans lp Journal de Bruxelles : « Hier, pendant toute la journée, le peuple nouvellement armé -s'est organisé et enrégimenté sous des chefs choisis. Aucun excès n'a été commis, et la dernière nuit a été on ne peut plus tranquilïè. Les corps de garde de la bourgeoisie qui n'ont pas été désarmés ont con tinué leur service ; les autres l'ont repris avec les armes qui leur avaient été laissées en partie. Le peuple en effet n'a pris des fusils qu'à ceux qui ne se montraient pas très disposés à combattre l'ennemi du dehors. Les autres fusils et les piques qui ont été donnés à l'llôtel-de-Ville et en d'autres quartiers ont complété l'armement de près de trois mille nouveaux volontaires. » Ces hommes déterminés ont préparé hier plusieurs expéditions sur la nature et le but desquelles nous n'avons pu obtenir assez de reuseignemens exacts pour en parler avec quelque détail. » Dn gouvernement provisoire a été annoncé hier partout. Il se compose, selon un avis imprimé , répandu avec profusion, de MM. le comte Félix de Mérode ; Gendebien , avocat ; baron de Stassart ; comte d'Oultremont de Liège; Raikem, avocat, député aux EtatsGénéraux ; de Potter et Yan de Weyer. 'à » Cette réclamation a été accueillie par des applaudissement. Les...