Extrait du journal

Le tableau que l'administration des douanes pu blie aujourd'hui dans Je Moniteur, des importations des deux premiers mois de l'exercice , accuse une diminution de recette assez forte. Elle est de près de 1 million 903,000 fr. par comparaison avec les deux mois correspondons de 1846, et toutefois se réduit à 326,000 fr., comparativement à 1845. Une seule cause a déterminé cette baisse : c'est la perception sur les grains, qui, de 3 millions 714,000 fr., est descendue , par l'effet naturel de l'abaissement progressif du droit d'entrée des cé réales, à moins de 207,000 fr. On voit que, sans ce déficit, dont on doit d'ailleurs s'applaudir puis qu'il a tourné au profit de la consommation, la re cette générale des douanes aurait, non pas égalé, mais dépassé celle de l'année dernière. Il ne faut pourtant pas se dissimuler que d'im portantes matières premières ont quelque peu souf fert du ralentissement général des transactions du rant ces deux mois. Ainsi il y a eu baisse dans les entrées des bois d'ébénisterie, des cotons, des laines, des soies, des fils de lin, des plombs, des zincs, etc. D'un autre côté, il y a eu hausse sur les sucres et les cafés, sur les fontes et les houilles, sur les saindoux, les huiles et les nitrates , et en particulier sur les graines de lin et de sésame, qui, malgré les rigueurs du tarif, se sont relevées à un chiffre considérable (49,000 quintaux mé triques contre 19,400). Deux mois au reste sont une période beaucoup trop courte pour asseoir un jugement sur la situation des échanges avec l'étran ger, et tout ce qu'on peut remarquer ici, c'est que la crise des subsistances ne les a pas , dans l'en semble, aussi fortement affectés qu'on eût pu le craindre....