Extrait du journal
d'un rayon,. devfennent des as tres. Cependant, même parmi les plus jo lies, toutes n'étaient pas ainsi associées à la gloire et à la' douceur du monde. 11 existe un certain type de femme moderne, dur, émaillé, minéral, dont la beauté ne reflète rien. Au contraire, on est parfois ému de voir un ravissement enfantin trem bler sur le visage d'un vieillard émerveillé du beau temps. 11 est une race d'hommes qui ne vivent pas séparés de l'Univers. Leur bonheur n'est point de se saisir de tel ou tel avantage particulier, c'est d'être au monde, et de se trouver admis dans la fête immense qui change sans cesse sans jamais finir. Une autre race, au contraire, reste enfermée dans 'la société. Il y eut chez'nous, autrefois, beaucoup d'hommes de cette sorte, si épris de conversations, de ' dîners et de spectacles que la nature les ennuyait; encore, comme nous le disions récemment. ici, ne faut-il pas exagérer cette disposition, sur la foi de l'horreur que la campagne a inspirée à quelques Parisiens du Boulevard ; l'ancienne France a baigné dans les jardins. De toute façon, pour que le goût de la vie sociale se ma nifestât si fort, il fallait qu'il y eût une société; maintenant qu'il n'y en a plus, on pourrait croire que ce naufrage de là soi ciétê a rejeté les hommes dans la nature. Je doute cependant qu'il en soit ainsi. Je connais nombre de gens adonnés aux sports, qui marchent, hagent, courent en auto, passent l'été presque nus, et trou blent l'hiver lé repos des neiges, sans que cela les rende plus attentifs aux beautés sans nombre du monde ; on dirait, au con traire, que la vigueur de leurs exercices et l'espèce de fatuité physique qui en résulte les isolent de cette nature où ils semblent vivre. Enfin, il faut penser à tous ceux qui sont simplement les captifs des villes, les prisonniers dé leur travail et de leurs soucis, et que les rayons des plus beaux jours atteignent à peine. Voilà les vrais misérables. Pendant qu'une lumière ineffable abonde sut toutes les choses, ils se privent du monde en lisant un journal, qui, peut-être, par les bouleversements qu'il leur anrtonee, échauffe leurs désirs et leurs espérances. Mais quel bonheur peut-on •vraiment ' leur promettre, puisqu'ils ne 'sentent pas ceux qui leur sont donnés ? I - ABEL BONNARD....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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