Extrait du journal
un joli bateau, les voiles déployées, les mâts tout ornés de rubans. Derrière mar che le grand gaillard qui a échappé au danger. Il tient son plus jeune enfant dans ses bras ; sa seconde fillette, char gée d'un gros bouquet pour la madone, l'accompagne, et d'autres parens, parmi lesquels un gros marin d'une excellente tournure, ferment le cortège. Cette scène est très impressionnante dans sa simpli cité. La jeune fille, le marin et surtout les deux vieillards vus par le dos sont des figures qui frappent vivement non seule ment par leur extrême vérité matérielle, mais par le sentiment ému, touchant qui les anime. Il y a là un côté moral trè3 intéressant que je tiens d'autant plus à noter qu'on ne le rencontre pas souvent chez les artistes naturalistes. Il y aurait bien des détails et des négligences à re prendre. On ne sait trop, par exemple, comment et de quoi le gros marin en ar rière est habillé; mais, en général, la fac ture est en progrès. Le ton est très juste, ainsi que les valeurs, et c'est, du reste, de ce genre de qualités que se préoccupent surtout nos jeunes artistes. Un accident, par M. Dagnan-Bouveret, obtient aussi un vif succès en grande par tie mérité. L'enfant qui s'est blessé à la main est assis presque .(le face et tenant lui-même son bras que le chirurgien, vu de trois quarts par le dos, est occupé à bander. Une femme qui vient de couper la toile regarde, les deux mains appuyées sur la table ; d'autres commères sont en arrière. De l'autre côté se tiennent le père debout et la mère assise à terre avec son plus jeune enfant près d'elle et se couvrant la tête de son tablier. Au point de vue du sentiment, de l'émotion, cet ouvrage a de très grandes qualités, et il est telle ment saisissant que l'on comprend qu'il attire la foule. La tête de l'enfant, blêmie par la souffrance, a une ex pression poignante et qui saisit d'autant plus que le courageux garçon supporte sans se plaindre et sans faiblir la doulou reuse opération. Tout cela est très vrai, très juste, d'une observation précise et...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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