Extrait du journal

Sœur, en effet, l'lmpératrice le méritait bien en ce moment, puisqu'elle remplis sait les plus pénibles des fonctions qui le font bénir, et elle s'honorait justement de le mériter! Impératrice et Sœur de cha rité, quels plus beaux titres à réunir! quel éclat ils se prêtent l'un à l'autre! Elle retentira dans tous les cœurs, cette touchante parole! Elle ira consoler jus que sur le plus humble grabat ceux qui souffrent et qui meurent obscuré ment! Elle encouragera tout le monde à faire son devoir et à se souvenir que, mal gré la légitime différence des rangs et des fortunes, il n'y a devant la souffrance et de vant là mort que des frères qui se doivent un appui mutuel et ces offices du cœur plus faits encore pour soulager que des secours matériels ! Nous n'ajouterons que ce détail au récit du Moniteur, dont la sobriété même est, à nos yeux, un éloge de plus pour celle que ce récit .concerne. On assure pourtant qu'une somme de 50,000 fr. a été envoyée aux hôpitaux de la part de LL. MM. et du Prince impérial : 25,000 fr. par l'Empe reur, 15,000 fr. par l'lmpératrice, 10,000 fr. pârlé Prince impérial. Mais, dans tous les temps, la puissance et la fortune ont ouvert leur bourse aux mal heureux. La générosité du cœur, Ta sym pathie qui partage les angoisses de la souffrance et qui s'y associe , le cou rage qui veut, pour ainsi dire, avoir sa part du fléau , l'exemple donné par les souverains à tous ceux eue leur devoir oblige à braver le danger, voilà ce qui est à la fois un grand acte d'humanité et un acte excellent de politique ; voilà ce que notre temps, malgré les reproches dont il est l'objet et qu'il mérite quelquefois, peut opposer avec avantage à la roideur solen nelle des vertus antiques. Là, brillent les principes de 89 dans leur signification la plus pure et la moins contestée. L'lm pératrice , nous en sommes convaincus, croit, n'avoir fait que sou devoir. Oui, c'est vrai, elle n'a fait que son devoir. Son rang lui commandait de donner l'exemple; d'être, entre toutes, la plus charitable et la plus courageuse ; d'apporter à ceux qu'atteint le fléau des consolations qu'elle seule pouvait leur apporter. Tout ce qu'il fallait qu'elle fit, elle l'a fait, et un pareil devoir accompli dans toute son étendue montre assez que l'âme de l'lm pératrice est à la hauteur du rang qu'elle oc cupe. Dans d'autres circonstances, les opinions peuvent différer et diffèrent; ici elles seront unanimes, et comme il n'y aura qu'un sentiment dans tous les cœurs, il n'y aura aussi'qu'iine voix dans toutes les bouches pour remercier l'lmpératrice et pour la bénir. S. DE SACY....