Extrait du journal
Les radicaux ont leur opinion sur la crise actuelle et ils ont aussi leur méthode pour régler les difficultés. Comme, devant l'incer titude des chefs du parti, un certain nombre d'électeurs risquaient de ne plus s'en souve nir,. les fédérations radicales-socialistes de l'Est ont avec solennité défini les principes de leur doctrine et de leut action. C'est, à la vérité, une pensée très ancienne, mais elle n'en paraît pas moins, dans les circonstances présentes, originale et presque audacieuse. Les radicaux connaissent tous les ennuis du gouvernement. Us savent qu'à l'intérieur nos finances sont menacées, qu'à l'extérieur la situation n'a jamais été aussi grave. Ils savent que les ministres sont fort perplexes, parce qu'ils leur faut, par quelque pouvoir occulte, découvrir six milliards nouveaux et les demander à quelques-uns, sans méconten ter personne. Mais cela ne les effraie pas. Us ont leurs remèdes, qui sont un peu va gues, mais qu'ils croient efficaces. Et ils don nent leurs avis, impérieusement, avec l'autorité d'hommes renseignés qui ne connaissent pas le doute. «Il f aut, disent-ils au gouvernement, pratiquer une politique à la fois hardie, no vatrice ét clairvoyante. » Des esprits distraits pourraient croire que ces mots vénérables ne représentent pas un dessein politique bien ferme. Quelle erreur ! Les radicaux s'expriment avec discrétion et leur habitude des usages maçonniques prête à leur langage des formules sibyllines qui sont parfois gênantes dans la vie publique. Mais leur pensée est très précise. Ce qui doit préoccuper le gouvernement, ce sont « les agissements de la réaction, de la finance et du nationalisme ». Ce qui lui permettra de sortir des difficultés, c'est « la collaboration de tous les républicains laïques ». Car tout le monde sait que, si le budget est en dé ficit, c'est parce que les forces de réaction ont juré « mal de mort à la démocratie ». Les contribuables se plaignent d'être écrasés d'impôts et promis à la ruine, dans le seul dessein d'être désagréables à la République, et les commerçants ne font pas d'affaires par un manque évident de bonne volonté. A dire vrai, ces maximes paraissent, à pre mière vue, un peu audacieuses. Les modes tes porteurs de bons et les épargnants ne semblaient pas chercher si loin. Les voilà promus à la dignité de forces de réaction. Les. voici, s'ils veulent rester des républi cains laïques, contraints de supporter en si lence la faillite et la misère. Les opinions des radicaux de l'Est eti po litique extérieure sont encore beaucoup plus catégoriques. « La volonté du paTti est de voir signer la paix entre tous les peuples. » C'est une intention généreuse. C'est même plus qu'une intention, puisque c'est une ré solution impérative. Les autres partis se con tentent de souhaiter la paix et d'envisager les moyens de la maintenir. Le parti radical, lui, affirme sa volonté. Il est prêt à l'imposer aux autres peuples. li ne connaît point de limite à ses désirs. Il a pleinement conscience de sa force. Qu'il s'agisse des contribuables qu'ils se pro pose de mater, ou de la guerre qu'il bannit, le radicalisme, disparu de presque tous les pays d'Europe, condamné par les événements et. par les peuples, dicte avec orgueil sa loi au monde....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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