Extrait du journal

Les Scouts de France sont en deuil ; leur aumônier générai, le vénéré chanoine Cornette, celui qu'avec une respectueuse familiarité ils appelaient « le vieux loup », s'en est allé vers les célestes camps. Tout récemment, dans son dernier adieu sur la tombe du chef scout, son ami, le général de Salins, il disait : « Je vous rejoindrai bientôt, la Providence va nous unir pour le grand repos, comme elle nous avait unis pour le travail. » Lui, qui au cours d'une existence si remplie avait prévu tant de choses, tant de réalisations jugées miraculeuses, il avait deviné que la mort approchait. 11 la reçut, impassible, les bras qu'il avait, paralysés depuis son professorat au collège de Juilly. collés au corps, dans le geste habituel du soldat au « garde à vous » 11 avait adopté la devise de ses jeunes troupes : « Servir ». Né à Pierrefitte-sur-Loire, dans l'Al lier, *le 8 novembre 1860. il avait fait ses études au petit séminaire d'Autun, puis à Issy, puis enfin au grand séminaire de Saint-Sulpice ; il fut ordonné prêtre en 1897. Vicaire à Saint-Honoré d'Eylau, en voyé â Saint-Moritz. où il fonde une mis sion catholique, vicaire général de la Haute-Engadine, on lui propose la cure de. Sainte-Dévote, à Monaco, puis l'évêché lui-même de Monaco. 11 refuse l'un et l'autre ; c'est que l'association naissante des Scouts de France prenait corps et qu'il s'y donnait tout entier. L'élaboration d'une grande œuvre est tou jours plus ou moins mystérieuse, c'est dans...