Extrait du journal

La Société des publications libérales vient d'éditer une nouvelle brochure, dont le titre seul l'ait pressentir l'intérêt et l'à propos. Parler de Vlngérence des députés dans Vadministration, c'est, pour ainsi dire, mettre le doigt sur un des abus les plus fâcheux de notre temps. Si l'on eût voulu faire un tableau de mœurs, et de mauvaises mœurs politiques, la matière eût été infiniment riche. Un fort volume eût à peine suffi pour collection ner les anecdotes plus ou moins comiques qui abondent sur, ce sujet. Mais au point de vue humoristique la question a déjà été souvent traitée et peut être épuisée. Les députés, après une longue séance dans les bureaux, où ils ont réglé et décidé,• en un tour de main, une foule d'affai res étrangères à leur compétence, aiment à se reposer de leurs travaux en écou tant les doléances fantasques de M. Clo vis Hugues, dont la bonne volonté ne peut plus suffire aux mandats aussi va riés qu'impératifs qui lui sont imposés par ses électeurs. On rit volontiers de toutes ces misères. Peu s'en faut que l'on n'éprouve une sorte d'affectueuse pitié pour le député Maître Jacques, qui plie sous le faix d'un si dur service. La Société des publica • tions libérales trouve, non sans rai son, que ces choses-là sont moins ri sibles qu'il ne le semble ; et que d'ail leurs, si quelqu'un est à plaindre, ce n'est pas le député accablé de besogne, c'est le public dont, grâce à ces ingérences abusives, les affaires sont traitées en dépit du bon sens, ce sont les contribuables dont on gaspille l'argent, en un mot, c'est tout le monde....