Extrait du journal

dans des embarras inextricables et de soulever des complications sans fin. Le droit que nous réclamons pour le Sénat se borne donc, dans la pratique, à un contrôle sérieux et modéré. Nous de mandons que le Sénat puisse étudier l'un après l'autre les crédits votés par la Cham bre, et, si l'un de ces crédits lui paraît trop faible ou trop élevé, qu'il lui soit permis de provoquer un second examen de la Chambre, après lequel tout sera fini jusqu'à l'année suivante. Est-ce vrai ment une prétention excessive, une pré tention qui porte atteinte aux préroga tives légitimes de la Chambre, qui lui enlève, comme on l'a dit, « jusqu'à sa rai-' son d'être ? » On ne discute pas de pa reilles exagérations. La Chambre ne peut pas avoir l'ambition de ne se trom per jamais. Elle s'est manifestement trompée elle le reconnaît elle-même lorsqu'elle a réduit le crédit affecté au personnel des officiers généraux ; elle s'est trompée plus évidemment encore lorsqu'elle a laissé figurer au budget 4,000 fr. sans emploi que M. Waddington se propose d'appliquer aux Facultés de Théologie qu'elle avait cru supprimer. Pourquoi refuserait-elle de revenir sur des erreurs que le Sénat lui a signalées sans intention de la blesser? Pourquoi n'avouerait-elle pas que l'examen de la Chambre haute lui a été. utile, qu'il lui a fait connaître des fautes qu'elle avait commises par inadvertance ou par entraînement? Si c'est l'offenser dans sa dignité, si c'est violer le principe de la souveraineté nationale que de lui déclarer qu'elle n'est pas impeccable et de lui demander modestement une seconde dé libération, il serait plus simple de pro clamer tout de suite son infaillibilité. Mais on sait ce qu'il arrive des pouvoirs qui ne souffrent aucun avertissement, aucun conseil, aucune restriction, et comment finissent les dictatures financiè res aussi bien que les dictatures politi ques....