PRÉCÉDENT

Journal des débats politiques et littéraires, 26 juillet 1830

SUIVANT

URL invalide

Journal des débats politiques et littéraires
26 juillet 1830


Extrait du journal

M. Cottu nous donne enfin une nouvelle brochure. Par plu sieurs raisons nous devions nous y attendijî. D'abord il y a bientôt six mois que M. Cottu n'a parlé ; en second lieu, de* nouvelles élections viennent d'être faites sans qu'on ait parlé de M. Cottu. Voilà sans doute de grands motifs pour rompre le silence ; sans compter le danger du trône et le salut de la patrie ! Après cela le moyen de ne pas s'occuper un peu de la brochure de M. Cottu ! Dans cette brochure, qui a pour titre des Devoirs du Roi envers la royauté, titre que Marivaux devenu homme politique n'au rait pas désavoué, M. Cottu, toujours poussé par cette immense liaine qu'il a vouée à la loi électorale, nous savons pourquoi, vient de lui porter les derniers coups. Par l'abolition de cette loi qui le gêne si fort, M. Cottu se charge à lui seul de sauver la France. Grâce aux moyens si faciles et si simples qu'il nous propose, la ré publique (car selon M. Cottu c'est la république qui nous menace) est repoussée à jamais ; le trône est raffermi, la Charte est fondée de nouveau, le ministère est immortel ; tout cela peut se faire avant peu, pourvu que nous adoptions la nouvelle loi d'élections que propose M. Cottu. En effet c'est la loi des élections , telle qu'elle est, qui nous a perdus. Cette loi, dit le profond publieiste, a perdu la royauté, a perdu la noblesse, a perdu la bourgeoisie ; c'est cette loi mal faite qui est cause que la France et le trône n'ont jamais pu s'entendre, et si la France n'a pas encore parlé, si elle n'a pas pu parler en core, elle le doit à cette loi des élections. Adoptez donc la loi électorale de M. Cottu. C'est un projet nouveau , inouï, parfait, qu'on n'a vu nulle part, excepté peut être dans les brochures précédentes de M. Cottu. , Si la France n'adopte pas ce projet, qu'elle se tienne bien sur ses gardes, elle est menacée de grand» malheurs , tels que l'attri bution au jury des délits de la presse, l'élection municipale et départementale, la réorganisation de la garde nationale, et autres malheurs sans remède. La loi proposée par M. Cottu' ne ressemblera à nulle autre. Dé sormais ce ne sera ni la propriété qui fera un électeur, ni la fortune mobilière, ni le choix du Roi, ni les grands collèges ,ni aucun des élémens à l'aide desquels s'est établie jusqu'à ce jour notre Chambre des Députés, ou à l'aide desquels le ministère voudrait l'établir. M. Cottu a découvert un moyen plus simple et plus légal, un moyeu plus raisonnable et plus-juste : « C'est sur des intérêts héréditaires, et seulement sur des intérêts » héréditaires que la loi des élections doit être assise , si on veut la » mettre en harmonie avec la royauté et avec les privilèges de la » Chambre des Pairs et de la noblesse, en un mot avec la Charte. » On ne saurait imaginer combien; M. Cottu a découvert à lui...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • cottu
  • marivaux
  • lettré
  • france
  • alger
  • naples
  • mahon
  • espagne
  • saint germain
  • smyrne
  • afrique
  • besançon
  • constantine
  • chambre des pairs
  • union
  • cour des comptes
  • cour de cassation
  • france actuelle
  • la république
  • etat
  • conseil de santé