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Journal des débats politiques et littéraires, 26 mars 1868

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Journal des débats politiques et littéraires
26 mars 1868


Extrait du journal

Mais je puis vous en rappeler les termes. L'Em pereur disait au gouverneur général do se faire rendre exactement compte de ce qui se passait, et, coûte que coûte, de soutenir les indigènes; car, ajoutait l'Empereur, la France ne veut pas qu'on puisse lui reprocher de laisser mourir de faim les populations arabes. (Marques générales d'approbation.) Le gouvernement est donc à l'abri de tout re proche; le gouverneur général reste seul en cause, mais qu'on me permette d'ajouter qu'il est sans remords, car je crois qu'il a rempli son devoir. (Très bien! très bien!) Nous savions que les ingénieurs des chemins de fer en construction avaient en 1867 une somme de 50 millions à leur disposition; .eh bien! cette somme a permis de diriger les travaux de façon à ce que les tribus frappées n'eussent pas plus de sept à huit lieues à faire pour se rendre sur les chantiers": aussi tous les Arabes qui l'ont voulu ont pu travailler. Il restait, il est vrai, quelques hommes inva lides, des vieillards , des femmes , des enfans qui ne pouvaient travailler ; des souscriptions ont été ouvertes pour leur venir en aide ; elles ont pro duit des sommes considérables qui ne sont même pas encore épuisées. En outre, à la fin de Tannée dernière, le nom bre des individus qui se rendaient dans les asiles s'élant accru dans une forte proportion, j'ai de mandé un crédit de 400,609 fr. à l'aide duquel j'es pérais gagner l'époque de la récolte ; il en aurait été ainsi sans un triste événement, peu connu, qui est encore venu frapper une portion du terri toire de l'Algérie, et dont les troupeaux ont beau coup souffert. Les pluies qui avaient manqué dans plusieurs parties de l'Algérie, et notamment dans la pro vince d'Oran, tombèrent dans le mois de janvier et furent suivies de neige surtout dans les mon tagnes où les Arabes mènent paître leurs trou peaux. Ces neiges ont fait périr une grande quantité de bestiaux : certaines tribus en ont perdu la moitié et d'autres jusqu'aux neuf dixièmes. Alors un grand nombre do tribus se sont dislo quées, dispersées, et elles ont renvoyé un certain nombre d'individus indigènes, serviteurs et ber gers, qui n'ont rien à eux, et qu'elles conservent habituellement près d'elle. On n'en avait plus besoin, on les a renvoyés, et cette masse de population a reflué près des cen tres. On a pris alors des mesures et on a ouvert de nouveaux asiles, assez loin des centras, pour éviter tout danger de contagion. L'autorité mili taire, qui pouvait disposer de grandes ressources, a form des tentes et des moyens de transport pour les approvisionnemens de nourriture et d'effets. On voit que le gouverneur général a fait tout ce qui était en son pouvoir. (Adhésion. Très bien !)...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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