Extrait du journal

tes les Académies, que ce geste de reconnais sance doit devenir larègle. Les jeunes écoliers s'habitueront ainsi à l'idée du sacrifice que la guerre impose aux générations qui les ont précédées sur les bancs. Ils garderont dans leur souvenirs d'enfance, et de jeunesse la vision virile de la souffrance et de la mu tilation courageusement supportées pour la pairie, et d'autre part les victimes auxquel les nous devrons notre salut.auront le ré confort de sentir autour d'elles la sympathie reconnaissante de ceux pour qui tant de sang généreux a été versé. Tliiers, après la défaite, saluait « la noble blessée »; celte fois, la France ne sortira pas blessée de la lutte; le salut doit aller à ceux qui auront été blessés pour qu'elle ne le soit pas. Et ce, sera aussi pour lés familles douloureusement éprouvées une consolation, presque une réparation, de sentir que les blessures de leurs proches sont un titre de gloire. Comme l'étendard de Jeanne d'Arc, ceux qui ont été à la peine doivent être ensuite à l'honneur. 11 faut même, et M. Thamin a raison de" nous y faire songer dès maintenant, que ce respect pour les blessés de « la guerre », car ce n'est plus celle de 1870 qu'on appel lera ainsi désormais —les accompagne dans toute leur vie. 11 ne faut pas que les généra tions plus heureuses, auxquelles le dévoue ment de celle-ci rêve d'épargner de pareilles épreuves,paraissent jamais oublier ceux qui auront connu l'envers de la victoire. Non seulement les blessés, les mutilés devront avoir leur sort matériel dignement assuré, ce qui de la reconnaissance nationale n'est que « l'orthographe », mais, ils devront par tout, dans les cérémonies publiques comme dans les fêtes familiales, tenir le premier rang, « Les blessures reçues à la guerre, écrit M. Thamin, ont toujours été une pa rure. » C'est de môme une parure pour un pays que ses blessés. EL plus la paix pa raîtra assurée, plus la trace des ruines ten dra à s'effacer, plus-il conviendra d'entourer d'égards et d'affection les survivants de l'épopée, et surtout les survivants qui en garderont les glorieux « stigmates ». En les saluant aujourd'hui, les jeunes graveront au fond de leur conscience un engagement d'honneur auquel ils ne l'ailleront pas dans l'âge mûr. A. ALBERT-PETIT....