Extrait du journal

Il y a un an qué, le 24 octobre 1916, les Français reprenaient Douaumont. C'est un beau fait d'armes certes, mais cette guerre en abonde. Pourquoi donc, d'un commun accord, toute la presse a-t-elle célébré cet anniversaire, rangeant ainsi la victoire du général Mangin parmi lès journées décisives de la guerre ? C'est que la reprise de Douaumont mar que dans les opérations devant Verdun un moment décisif. La lin de l'attaque alle mande est pour ainsi dire consacrée ce jour-là par le premier grand retour offen sif des Français. La première bataille de Verdun, menée par le kronprinz, est finie. Une seconde bataille commence, une ba taille offensive, menée par les Français. C'est donc la fin de la dernière grande i offensive allemande sur le front occidental que nous célébrons. Il n'est pas douteux qu'en jetant, le 21 lévrier 1916, quatre corps d'élite sur les plateaux de la rive droite, l'ennemi avait le projet d'une opé ration du plus grand style. Il comptait jeter l'armée Herr dans la Meuse, ouvrir par cette percée une large brèche entre nos armées de l'Est et du Centre, refaire peut-être l'itinéraire du kronprinz en 1914, arriver au sud de l'Argonne qui serait tour née, et qui sait ? aboutir peut-être à une!; dislocation totale des forces françaises., L'endroit était difficile, mais très bien choisi pour un succès décisif. En quatre jours, l'ennemi était devant la ligne des forts, et le 25 au soir, Douaumont était emporté par surprise. C'était pour l'ennemi un résultat im portant. L'image de cette grande butte jaune et pelée vous suit autour de Verdun comme une obsession. Elle voit jusqu'au cœur des positions françaises. Cependant le général Pétain et l'état-major de la glorieuse IIe armée,' l'armée du Grand Couronné et de Champagne, étaient venus organiser la défense. Je souhaite qu'on écriva un jour cette page magnifique : le rétablissement de la bataille de Verdun du 25 au 29 février....