Extrait du journal

V PARIS a 26 AVRIL. Si la crise ministérielle n'a pas encore reçu une so lution définitive, si un ministère n'est pas encore constitué, les interpellations parlementaires et les graves débats qu'elles ont soulevés dans la Chambre ont du moins produit un résultat important. Ce résultat, le voici : c'est qu'il est aujourd'hui démontré jusqu'à l'évidence que les différentes combinaisons ministé rielles essayées depuis quarante jours n'ont échoué devant aucune question de principes; c'est que tous les avortemens ministériels ont eu pour cause essentielle des rivalités de personnes; c'est qu'on s'est disputé pendant quarante jours, non point sur le principe du pouvoir, mais sur la distribution du pouvoir, sur la distribution des portefeuilles. Les questions de choses, dont on a tant parlé, se réduisaient à rien ou à presque rien ; les questions de personnes étaient tout. Une autre vérité tout aussi importante et tout aussi incontestable, désormais acquise, c'est que la Couronne n'a fait obstacle ni à aucun ministère, ni à aucun mi nistre. Les commentaires subtils, la mauvaise foi, les calomnies déguisées de l'Opposition, n'y peuvent rien. Les débats solennels de la tribune ont attesté que le Roi ne s'est jamais trouvé en présence d'un ministère unanime sur les questions de personnes, et que la com binaison du 21 mars elle-même, qui a servi de texte à une polémique si injurieuse et si perfide, a échoué par cela seul que lés ministres présomptifs se sont di visés sur une question de personne , la candidature de M. Barrot....