Extrait du journal

J'ai repris mon étude des pays de France où je l'avais laissée, et je suis allé voir le Marais vendéen. Je suis parti un soir. Il y a des années de feuille, et celle-ci en est line. Partout la verdure exubérante, les branches lour des, une couleur plus foncéel des bois, qui fait, dans les lointains, des veines d'un bleu sombre, comme celles où bat le sang de la jeunesse. L'herbe est drue. La Loire, que je traverse, laisse traîner sur ses eaux, et jusqu'en leur milieu qui est d'argent, les reflets allongés des foins et des blés demi-mûrs. D'espace en es pace, à la pointe d'un chêne, une fumée se tord. Elle se tord, légère, transparente sur le fond jaune du ciel, et elle ne monte pas. Le vent la replie en ruche d'abeilles, ou l'étiré en écharpe. Ce sont, les moucherons d'été, ceux qui ne vivent qu'un jour. Pourquoi restent-ils là, pour quoi reviennent-ils toujours à la pointe du même arbre? Quand j'étais petit, je pensais qu'ils faisaient de la musique pour les nids. La nuit qui tombe va les relever de leur garde. Et, à l'aube, il en naîtra d'autres. Aux deux bords de la...