Extrait du journal

nos, adversaires la maîtrise de nos - côtes méditerranéennes. Mais sans sorlir du programme voté et, du budget actuel, il y aurait lieu de compléter les moyens d'ac tion de nos escadres. L'aviation navale est à la veille de pouvoir prendre un rôle très important. Ne nous .laissons pas distancer. Notre armée navale a besoin d'éclaireurs. On a réclamé des croiseurs de bataille. Ce n'est pas la solution qui paraît le mieux convenir à une marine dont les cuirassés sont insuffisants en nombre, lient été plus économique et plus rapide de réaliser les plans établis sous l'administration de M. Baudin. En remettant en question une dé cision déjà prise, en annulant des projets approuvés par l'état-major et entièrement prêts, M. Monis a assumé la responsabilité de reculer de plusieurs années le moment où nos forces navales auront enfin un ser vice d'éclairage, réclamé par tous les chefs de la marine depuis dix ans et plus. Ce trait, accompagné de beaucoup d'autres, met en lumière les inconvé nients extrêmes de l'instabilité dans la politique maritime. Rien n'est pire que l'oscillation perpétuelle imprimée par les changements de ministère à cette poli tique, dont la continuité devrait être la première règle. Une marine est oeuvre de longue haleine. Tout s'y tient. Nulle part l'incohérence n'offre plus de dangers. On ne peut rien accomplir de grand si les partis et les hommes qui se succèdent au pouvoir ne savent pas faire le sacrifice de quelques-unes de leurs préférences, pour collaborer les uns avec les autres à une même tâche nationale. Les pleins pouvoirs donnés à des,chefs de cabinet passagers ajoutent encore à l'instabilité. Les mesures les plus graves sont ainsi réalisées sans avoir été mûries, équilibrées et préparées. Et bien souvent le lendemain défait l'œuvre de la veille. 11 y a beaucoup à dire sur notre marine, beaucoup de bien et quelque mal. Ses'progrès, le labeur et la valeur de ceux qu'elle emploie auraient de quoi nous donner toutes garanties, si elle était toujours dirigée,avec méthode et avec un souci exclusif de l'intérêt national. 11 est bon que le Sénat y regarde de près et fasse ses réflexions. G. BLANCHON....