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Journal des débats politiques et littéraires, 27 mars 1830

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Journal des débats politiques et littéraires
27 mars 1830


Extrait du journal

PARIS, 26 mars. Le ministère s'est débarrassé des députés de la France, mats il a tort de croire qu'il est quitte 5 son ordonnance de prorogation n'est qu'un arrêt de surséance : il faudra qu'il rende compte de cinq mois de plus d'administration; les griefs se seront accrus , et les juges seront les mêmes. Ces inévitables quarante voix s'élè veront contre lui. t v ,Déjà il paraît sentir l'inutilité de celte prorogation : ses jour naux désespèrent de majorité actuelle, puisque l'éloquence ministérielle n'a pu la convertir; ils 11e comptent pas que cette majorité, exilée dans ses terres, comme-011 disait autrefois, re vienne plus traitable; ils prévoient qu'elle ne rétractera pas ses paroles de dévouement au Roi et àla constitution, et que les dépu tés mis en pénitence ne "demanderont pas pardon au ministère en lui sacrifiant les libertés publiques et l'avenir de la dynastie et de la France. On voit qu'il n'y a rien à faire avec la Chambre qui a renversé M. de Villèle, qu'il faut imiter Pitl jusqu'au bout et prononcer Je grand mot de dissolution : c'est la pensée du jour. Celte pensée est sans doute une folie ; mais rien ne doit sur prendre de la part de nos ministres, lisse font illusion sur l'esprit des électeurs; les dernières nominations ne les ont pas éclairés: ils jugent de tous les collèges par les trois candidats ob tenus à grand'peine. Et qui peut leur inspirer tant de présomp tion? Ecoutez leurs écrivains : c'est l'union de tous ceux qu'ils appellent les royalistes par excellence , de tous ceux qui veulent le retour de l'aucieri régime pur et simple; de tous ceux surtout qui ne savent pas ce qu'ils veulent, mais qui savent seulement qu'ils ne veulent, pas de la Charte; enfin la coopération de la Quotidienne , de l'Apostolique , de la Gazette et du Drapeau Blanc. Voilà la coalition que le nouveau Pilt espère former contre les libertés de la France. Voilà le moyen de salut qu'il médite. . Il -y a quatre mois-, «ottsavons défié le ministère de dissoudre la Chambre. Il a reculé devant ce défi. Noué le renouvelons au jourd'hui . sans craindre l'événement. Si quelques hommes sont unis par l'extravagante pensée de l'ancien régime , ou par un calcul d'ambition , des milliers de citoyens le seront par l'amour du régime constitutionnel et la volonté de maintenir le trône avec la Chartte! Voilà les deux côtés des collèges électoraux. Comptez , et prononcez ensuite la dissolution. Le ministère déplorable n'a rien épargné pour vaincre aux élections de 1827, et il a suc combé. On sait que les mêmes sacrifices ne coûteraient pas à votre conscience ; mais le zèle des électeurs est préparé à la même ré sistance pet la loi lésa fortifiés encore. Votre perte est assurée. Ainsi, quoi que vous fassiez, le iel septembre est le dernier terme de votre existence. Vous êtes placés entre une Chambre qui ne veut pas de vous et des collèges électoraux dont vous con naissez d'avarice les bulletins....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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Données de classification
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