Extrait du journal

M. Du Saillant fait, après ce passage, une i saisissante analyse des pensées et des itn- f pressions qui l'agitaient pendant ces longues i quarante-cinq minutes d'attente. « Quarante- [ » trois minutes s'étaient écoulées depuis le i » départ de mou oncle, et j'avais beau ap » procher mon oreille de la porte du parc, » nul bruit ne venait jusqu'à moi, le sable » des allées restait muet; la quarante-qna » trième minute eut, je crois, mille secondés. » La quarante-cinquième! il me serait » impossible d'en rendre compte, elle avait » des retentissemens dans ma poitrine, et le i> mouvement de mon sang qui se précipi » tait vers mon cœur aurait pu être entendu » à plusieurs pas de distance. La moitié de » la quarante-sixième minute s'accomplis » sait, j'allais partir, lorsque heureusement » des pas précipités se firent entendre, la « porle s'ouvrit, mou oncle en franchit le » seuil : deux ombres disparurent dans les » sinuosités des allées, et il me sembla que » je respirais pour la première fois depuis » trois quarts d'heure. » La lettre ! me dit mon oncle d'une voix « pleine d'émotion. Je la lui remis. 11 la prit » avec une précipitation que j'interprétai » comme un regret de sa défiance ; puis il « écouta les légers eraquemens du sable » sous les pas des personnes qui s'cloi » gnaient, et, avant de remonter dans sa » chaise, il murmura en me serrant le bras j » et en entrecoupant sa phrase : Elle est i » bien grande... bien noble... et bien mal*. « heureuse, Victor!... Mais je la sauve «rai!... »On y mit ordre; il ne put se sauver lui-môme (1). Avec Mirabeau tout espoir s'éteint. Si la force opprimant la faiblesse, les outrages prodigués à la grandeur déchue, les rafûne mens lents et prémédités de la vengeance s'exerçaut à briser les plus saintes affections vous causent des émotions trop déchirantes, n'allez pas plus avant dans celle vie touchante de Marie-Antoinette. Beaux jours, pompes, grandeur, hommages, respects, courts in-...