Extrait du journal

Un littérateur allemand avait entrepris, en 1892, de réunir en un volume les pages les plus importantes qui, dans l'œuvre de M. Alexandre Dumas fils, concernent la question des femmes. Il en avait informé l'écrivain français, et lui avait demandé une préface pour son livre. M. Dumas refusa la préface, mais écrivit à l'auteur une lettre que celui-ci publie aujourd'hui, et dont voici les principaux passages : « Je suis très touché et flatté que vous ayez formé le projet de présenter aux Allemands comme des vérités ce que mes compatriotes ont tout d'abord appelé des paradoxes. Nul n'est prophète en son pays. Mais la généra tion nouvelle ne me traite plus tout à fait comme la précédente. On peut actuelle ment observer en France un mouvement très sensible en faveur des questions sé rieuses, et je vois qu'on invoque souvent mon nom dans un tout autre sens qu'autre fois Cette éternelle question des*fem mes fait chez nous de très grands progrès, mais au-dessous de la surface, comme il ar rive fréquemment, et sans que ceux qui n'ont pas de bons yeux puissent rien distin guer. Un beau jour, et ce jour n'est plus éloigné, la question se résoudra, comme les bourgeons d'un buisson de sureau écla tent sous les rayons du soleil de mars. Ce jour-là, je serai considéré comme un pré curseur, et c'est un peu vous que j'en devrai remercier, si vous exécutez votre pro jet »...