Extrait du journal

Nous avons signalé en son temps l'extraor dinaire circulaire du ministre dé la guerre, . refusant d'étendre aux infirmières blessées ou atteintes de maladies contractées aux ar mées le bénéfice de l'article 64 de la loi de 1919 consacrant le droit aux soins gratuits des militaires réformés. Noqs nous sommes unis aux protestations élevées contre cette mesure inique (Journal des Débats du 19 avril). On pouvait espérer que l'indigna tion qui s'était manifestée dans la presse à cette occasion amènerait les pouvoirs publics à rapporter cette circulaire ou, du moins, à en empêcher l'application. Il n'en est rien. M. Jean Piot signale, dans l'Œuvre de ce matin, que deux infirmières qui ont contracté la tuberculose au cours de leur service ont été expulsées de l'hôpital militaire de Villefranche où elles étaient en traitement. Elles ont été recueillies à ,l'hô pital' civil. Hais ce n'est là qu'une solution provisoire et ia question de principe reste entière. Il est inadmissible que ces femmes admirables, qui sont venues volontairement soigner nos blessés dans les ambulances du front, soient laissées aujourd'hui sans soins et sans ressources. Rappelons qu'il s'agit seu lement, de trois cent cinquante personnes, envers lesquelles la reconnaissance du pays doit se traduire autrement que par des dis cours. Seraient-elles même plus nombreuses, aucune Considération budgétaire ne devrait leur retirer les droits absolus qu'elles ont. Leur nombre,, malheureusement trop élevé, mais en somme assez restreint, fait qu'il.n'y a aucune excuse à.l'inutile cruauté des auto rités compétentes. La circulaire du ministre de la guerre doit être immédiatement rap portée. J.-M. B....