Extrait du journal

descendans directs de ceux qu'ils affirment s'être trompés au trefois. ta conséquence inévitable de ce système historique à rebrousse-poil, c'est de professer le mépris de ce qui est au profit de ce qui n'est pas, de ce qui ne peut pas être. La société qu'on appelle officielle, on la supprime; elle a existé, cela est vrai, mais c'est par une erreur de logique universelle ; tout le monde y croyait, mais tout le monde se trompait; ne la comptons plus ; la voilà rendue à l'état de mythe. Les grands personnages de l'histoire, on les nie. Tout le monde les a vus, les a chantés, les a prônés, c'est un fait; oui, maison ne savait pas les secrets de leur ménage; on ne tenait pas compte de leurs petites indispositions ; on ne les avait pas vus se promener en pantoufles, prendre médecine, dormir au coin du feu une paire de pincettes à la main. Les grands événemens sont ceux que tous ont cru voir passer sous leurs yeux ; mais tout le monde ignorait que ces évé nemens ne signifient absolument rien. Une fois arrives là, il n'y a plus qu'un pas à faire ; il est bientôt fait. Les grandes idées d'une époque sont celles que le monde ne soupçonne pas ; les grands événemens sont ceux dont personne n'a ouï parler ; les grands personnages sont ceux que personne ne connaît. Et, passez-moi cette vieille citation, voilà juste ment comme on écrit l'histoire. Ce n'est plus aujourd'hui l'esprit philosophique qui s'es , crime contre le despotisme de Louis XIV; c'est une sorte d'esprit conservateur; c'est à l'aide de principes aristocra tiques que l'on bat en brèche la monarchie du dix-septième siècle.'Mais voyez la fatalité! Les idées d'opposition rétros Îteetivc que les fiers et loyaux gentilshommes du temps, et a liste n'est pas longue, osaient à peiné murmurer, qu'ils n'ont confiées au papier que pour se donner un ami discret et complaisant, ces idées qui eussent sauvé l'ancienne mo narchie ,on a essayé de les vulgariser, quand il ne restait rien, absolument rien do cette monarchie; c'est-à-dire que l'on a trouvé le remède, quand le malade était mort. La nouvelle école historique affirme qu'on pouvait le trouver plus tôt, quoique personne n'y ait songé, ni ne l'ait cher ché. Les esprits vulgaires, qui ne comprennent pas l'his toire sans un dessein providentiel, sans un enchaînement...