Extrait du journal

S'il est un gouvernement que les répon ses du prince Gortckakoff placent dans une situation tout particulièrement perplexe, c'est le gouvernement autrichien. Il songe qu'après tout le gouvernement français peut, sans compromettre beaucoup la paix de l'Europe, se venger du prince Gortcka koff en reconnaissant les Polonais comme belligérans. La France est séparée de Saint-Pétersbourg par toute l'épaisseur de l'Allemagne ; elle peut envoyer ses vais seaux croiser sur les côtes de Finlande, et la Russie ne peut pas môme envoyer une escouade sur la frontière de France. Mais si l'empereur d'Autriche essayait de prendre sa revanche de la même façon, il sent trop combien ce serait pour la Russie, dont l'Autriche est voisine immédiate, une en treprise facile que de le mettre, lui et son peuple, en demeure d'opter entre la paix réelle ou une rupture déclarée. Que fau drait-il pour cela? L'établissement d'un camp russe sur la frontière de Hongrie ou sur celle de Gallicie. Aussi la Gazette de Vienne est-elle le journal de l'Europe qui gémit le plus vivement de ce que la Russie clôt la discussion pacifique, et ne veut point accepter de conférence....