Extrait du journal

Les communistes font grand bruit autour •d'une manifestation à Lille en faveur des 40 heures. Ils" annoncent sur trois colonnes 30.000 manifestants. Ils font valoir les dis cours et les délibérations. C'est dans l'Huma nité le grand fait du jour. Mais si nous lisons l'organe officiel de la C. G. T., le Peuple, l'événement devient infime. Quelques lignes obscures mentionnent le meeting des syndicats. Les 30.000 révolutionnaires ne sont plus que quelques centaines de person nes exprimant bruyamment leurs opinions. Ces méthodes communistes sont connues. Elles font servir la publicité au bluff et la répétition au mensonge. Elles tendent à créer un état d'esprit et à aveugler l'esprit public. Depuis quelques années les communistes se prétendent les représentants authentiques de la classe ouvrière dont ils inventent les re vendications pour les utiliser à des fins révo lutionnaires. C'est une misérable fiction. Les communistes ne sont que les représentants de Moscou. Ils ne défendent pas les intérêts ouvriers, mais ils défendent les intérêts d'un régime étranger où les ouvriers eux-mêmes sont écrasés. Leur programme, leur tactique, leur but véritable n'ont rien de commun avec la défense professionnelle de la classe ou vrière. Dans la mesure où les communistes diri gent le syndicalisme officiel et exercent sur lui leur pouvoir, on peut en dire autant de la C. G. T. Et c'est ce qui explique la déca dence d'une organisation qui, en 1936, a ras semblé près de cinq millions d'adhérents. Elle en groupe aujourd'hui à peine la moitié. Elle a perdu pendant les dernières tenta tives de grève, sous le dernier gouvernement Blum, les fidélités les plus anciennes. Par dizaines de milliers, les cartes d'adhérents lui ont été renvoyées. Ouvriers et agents de maîtrise se sont rendu compte alors que le...