Extrait du journal

chefs est différent. M. de Bourmont parle de tout avec un opti misme, un air de triomphe qui semble tenir de l'exagération ; les rapports de M. l'amiral Duperré, quoique soumis à la censure intérieure des bureaux , montrent les choses sous un tout autre point de vue • et, malgré les corrections elexpurgata ministériels, on peut entrevoir, dans celte phrase de l'amiral : Les puits faits sur la presqu'île ne peuvent que suffire aux troupes qui l'oc cupent, que les troupes souffrent du manque d'eau, que les appro visionnemens arrivent avec lenteur, et ne sont pas proportionnés aux besoins de l'armée. Ces remarques confirment ce que nous disions hier : le minis tère doit a la France la vérité, et la vérité tout, entière. Quand il ne sait rien, il doit dire simplement qu'il ne sait rien. Son devoir est de déclarer que le gouvernement n'a reçu aucune dépêche. Alors il rassure même en n'apprenant rien ; alors l'imagination ni la malveillance n inventent de mauvaises nouvelles. Les journaux ministériels empoisonnent les paroles d'inquiétude, que le Munir feur, par ce système de silence, inspire aux feuilles de l'Opposition. Il ne doit accuser que lui de ces alarmes. Qu'il dise ce qu'il sait, sans ajouter ni retrancher. Dans cette Angleterre dont il cite sans cesse l'exemple, et qu'il n'imite jamais, l'administration ne laisse pas le pays une minute dans l'ignorance du moindre événement des plus lointaines expéditions. Cest que là tous les partis, whigs et torys, comprennent que la vérité et la publicité sont l'élément et la vie même du gouvernement constitutionnel. On assure qu'une dépêche télégraphique parvenue aujourd'hui annonce qu'un nouveau combat avait été livré le 21 , entre SidiKhalef et le fort de l'Empereur. Nos troupes ont tourné des défilés et forcé l'ennemi a une retraite générale sous les murs du fort. Cet engagement a encore été très vif. p C est probablement l'arrivée de cette dépêche télégraphique qui a donné lieu au bruit répandu ce soir de la prise d'Alger. D'après lanc l„ nouo 'rroiij recueillis , celte heureuse nouvelle nous semble prématurée; Une lettre de Toulon annonce que l'on gardait au camp de Sidi-Ferruch 800 prisonniers de la milice turque....