Extrait du journal

Les nouvelles de Perse tendent à justifiernos prévisions de l'autre jour, d'après lesquelles le chah ne détruirait pas la forme constitution nelle des institutions, mais essayerait seule ment de prendre le dessus et de ramener l'action du Parlement et des cercles politiques dans dos limites raisonnables et légitimes. Mohammed Ali annonce dans sa proclamation à son peuple que de nouvelles élections seront organisées dans un délai de trois mois. C'est là une mesure prudente. Bien que la très grande majorité des éléments ruraux et pastoraux de Perse n'aient encore qu'une idée très vague du parlementarisme, il y a dans toutes les villes des partisans assez nombreux du régime consti tutionnel pour que l'on ne puisse plus revenir au régime antérieur, . aux concessions que Mouzaffer ed Dine dut accorder à son peuple. 11. est sans doute vrai, comme le dit le Mani feste du chah, que les andjoumens étaient de venus un élément d'anarchie et que le Parle ment s'était beaucoup trop solidarisé avec eux. Étant donné le fond de la nature humaine en tout pays, rien mieux que la certitude que la force est encore du côté du sou verain n'aidera les Persans à se convaincre de cette vérité. Mais il faut du moins laisser à l'opinion publique quelque raison d'accepter co qui vient de se faire. Si Mohammed Ali a vrai ment bien pris toutes ses mesures, s'il est maître dès villes principales do province comme il l'est de Téhéran, il peut réduire à son rôle normal le Medjlis et maintenir les clubs poli tiques. Cependant, il lui est utile de conserver dans le Parlement une sorte de soupape de sûreté. Le Medjlis peut môme lui rendre ser vice en l'aidant à connaître les besoins du pays et-à contrôler ses propres fonctionnaires. L'exemple du mouvement réformiste x'usse, as sagi par le sentiment qu'vil aeu de la puissance gardée par le gouvernement, et qui arrive à s'exprimer par une Douma qui joue son rôle utile dans la direction des affaires publiques, est à méditer pour le souverain persan. Un fait se dégage d'une manière intéressante des événements de ces derniers jours : l'e£ ficacitô de l'accord anglo-russe d'août 1907 pour écarter les difficultés qui pourraient surgir entre les deux pays. C'est à peine si quelques journaux anglais ont manifesté une certaine mauvaise humeur en présence d'une opération de police réalisée par le chah d'accord avec ses conseillers russes et grâce à la force des cosa ques persans commandés par un général russe. Sans doute, la certitude où l'on est en Angle terre que le triomphe du désordre en Perse so.u-...