Extrait du journal

Londres, le 27 août. Lorsque, à la veille de l'ajournement, le ministre du commerce a fait le tableau un peu inquiétant du commerce extérieur bri tannique, il a insisté sur le commerce inter impérial croissant, et il a cru voir, comme beaucoup d'autres, dans le commerce de la Grande-Bretagne avec les Dominions, un moyen de compenser les pertes que subissent les industries d'exportation du fait de la si tuation mondiale actuelle. Voici comment se répartit en ce moment le commerce d'exportation britannique. En 1925, pour prendre la dernière année normale, l'Angleterre a exporté en Europe pour 254 millions de ses produits, aux Etats-Unis et dans les autres pays extra-européens pour •184 millions, soit en tout 438 millions; les Dominions, les colonies et l'lnde ont acheté pour 335 millions. Le commerce étranger, par opposition au commerce interimpérial, vaut donc 103 millions de plus que ce der nier. Mais les Dominions seuls ne lui ont pris que pour 180 millions de produits, y compris les 40 millions de l'Etat libre d'lr lande. L'Europe vaut donc, à elle seule, plus que les cinq Dominions comme cliente de la Grande-Bretagne. Le commerce avec les Dominions peut-il compenser le commerce avec l'étranger ? Dans les conditions actuelles, cela paraît dif ficile; et, quant à l'avenir, il faut se rappeler que les Dominions tendent de plus en plus à s'industrialiser et à relever leurs tarifs pour protéger leurs industries naissantes. C'est un premier point important à noter, et il en est un second qui est que le commerce des Domi nions, qui augmente graduellement, augmente moins rapidement avec la Grande-Bretagne qu'avec les'Etats-Unis. Prenons le Canada. En 1926, le Canada a acheté à la Grande-Bretagne pour. 164 mil lions de dollars, et aux Etats-Unis pour 610 millions. Peut-on croire que l'Angleterre puisse arriver à exporter au Canada autant que les Etats-Unis?...