Extrait du journal

La conséquence de cet état des choses fut que l'industrie française ne put. profiter des abaisse meus de prix que présentait quelquefois le marché de Liverpool par rapport à celui du Havre, et pa reillement les filatures de Manchester et du reste de l'Angleterre furent dans l'impossibilité de faire venir des cotons du Havre, lorsque sur cette place les prix étaient plus bas qu'à Liverpool. Si cepen dant la différence des prix devenait très forte, le commerce recourait à un détour. Le négociant français achetait du coton à Liverpool, l'expédiait à Ostende où il le débarquait, afin de le purger du vice contracté au contact du sol britannique, et le rembarquait ensuite pour le faire venir en France ainsi purifié. Les Anglais avaient re cours, le cas échéant, exactement au même stra tagème, et celte dépense de temps et d'argent im " posée à l'industrie était réputée protectrice du tra vail national. En fait, la seule chose que favorisât ce mécanisme compliqué, c'était la spéculation, qui, lorsque le coton chez nous devenait rare au Havre, s'en emparait pour le revendre fort cher aux fiiateurs. La navigation française n'en retirait aucune espèce d'avantage, par la bonne raison que le coton des Etats-Unis est, sauf des quantités insignifiantes, transporté au Havre sous pavillon américain. ■...