Extrait du journal

En terminant le discours qu'il a prononcé au Sénat, M. Paul Reynaud a dit : « Cer tains paraissent croire que, la victoire étant assurée, il leur suffît d'attendre patiemment la fin de la guerre. Ce n'est pas de patience que vous avez besoin, c'est d'ardeur. Il ne s'agit pas de subir la. guerre, mais de la gagner. » Ce langage est viril. Il s'adresse à l'arrière aussi bien qu'à l'avant, aux chefs aussi bien qu'aux plus modestes exécutants. Il ne suffit pas d'affirmer aux Français qu'ils sont admi rables ; c'est entendu, ils le sont. Mais il faut aussi leur dire ce qu'a dit M. Paul Rey naud : Ce n'est pas de patience que vous avez besoin, c'est d'ardeur. Pour gagner la course, il faut donner son maximum et on ne connaît pas soi-même son maximum. « Nul ne doit mesurer lui-même son sacri fice », disait le général de Maud'huy. Est-il besoin de l'ajouter ? Personne ne peut être exempt de cette règle, même pas ceux .qui, personnellement ou dans leur famille, -ont déjà subi la dure loi du sacrifice. • . " • ; JV Certains s'imaginent qu'en tenant un lan gage de cette tonalité on demande que, sur le front, l'attaque soit substituée à la dé fense. C'est ne rien comprendre. Répétons une fois de plus que l'attaque et la défense sont des procédés, que l'usagé de ces pro cédés est affaire de circonstances, que le commandement est le seul juge et que nous n'avons aucun motif à nous mêler de lui dire ce qu'il doit faire. Mais nous n'avons pas plus à nous en mêler pour lui recomman der de ne pas attaquer que pour lui suggérer l'inverse. Les partisans de la défensive à outrance sont d'aussi ridicules stratèges du...