Extrait du journal
commission des Neuf, si bien présidée par M. Pradié. La sous-commission, lui rap pellera qu'il doit y avoir deux Chambres, qu'il faut organiser les rapports de ces deux Chambres entre elles et fixer les pou voirs du chef de l'Etal. Deux Chambres ! Que représenteront-elles? Nous ne voyons que deux choses qui puissent être repré sentées aujourd'hui : le nombre et les intérêts de tous genres, matériels et moraux. La commission alors se dira, suivant toutes les apparences : Nous avons besoin de deux lois électorales : l'une destinée à produire dans la Chambre basse la représentation du nombre, l'autre destinée à produire dans la Chambre haute la représentation des intérêts. Nous avons eu tort de confondre dans nos préoc cupations les intérêts et le nombre, et de repousser le scrutin uninominal au nom des intérêts. Nous nous sommes déterminés par des raisons qui méritent peut-être un nouvel examen. Ainsi, M. d'Andelarre nous s|rès habilement persuadés de repousser le scrutin uninominal parce que sou emploi au rait pu « empêcher pendant vingt ans M. le duc de Broglie d'être élu dans le département de l'Eure. » Il y avait là, certes, un péril so cial, et nous devions en tenir compte ; mais ne peut-on pas éviter ce danger par un sys tème plus compliqué qui, tout eu fermant à M. le duc de Broglie la Chambre basse, lui donnerait un accès facile dans la Cham bre haute, où il représenterait si bien les intérêts les plus élevés ? Etudions d'abord .la question des deux Chambres, nous verrons ensuite par quel procédé électoral il faut organiser l'une et l'autre. C'est là, en effet, le point de départ né cessaire de la commission des Trente. Nous nous y tenons, persuadés que tôt ou tard la commission passera par là : nous pourrons alors, avec quelque profit,' marcher à sa suite. Pour le moment, ces discussions, quoi que très instructives, sont condamnées à rester confuses et embrouillées. Il en est de la mécanique constitutionnelle comme de la mécanique en général : la confection d'une machine ne sert pas à résoudre un problème, elle sert à tirer parti de la solution d'un problème, lorsqu'il est résolu. Comment, par exemple, Phi lippe de Girard a-t-il inventé la machine à tisser le lin? A-t-il perdu son temps à combiner tous les essais de machines qu'on avait faits jusqu'alors? Non : il a pris du lin et de l'eau; il a étudié à la loupe la structure des fibres du lin détrempé, et quand il l'a eu comprise , il s'est écrié : La machine est trouvée 1 II ne restait plus qu'à la faire ; rien de plus simple lorsque l'on sait bien à quel usage on veut l'appliquer, et qu'on a d'ailleurs le génie inventif en mécanique. Ce n'est pas ce genre de génie qui fait défaut aux hommes distingués de la commission des Trente ; mais ils tâtonnent, et ils tâ tonneront longtemps encore, entre des es sais contraires. Pourquoi? Parce qu'ils veu lent faire la machine avant de savoir ce qu'ils feront de la machine elle-même. Il est vrai que chacun peut-être compte en faire un usage différent, ce qui augmente rait la difficulté. FRANCIS CHARMES....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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